"J’étais d’abord un activiste. En fait, je suis toujours un activiste. Je participe à des rassemblements, des manifestations et même des actions de désobéissance sociale. Mais j’ai aujourd’hui beaucoup plus de responsabilité sur la politique, car j’ai été élu", a expliqué Nathan Law à Tout un monde.
Leader du Mouvement des parapluies
Du haut de ses 23 ans, il est le plus jeune député à avoir fait son entrée au LegCo, le parlement de Hong Kong, où il siège depuis le 1er octobre. Il est devenu une véritable star politique depuis la Révolution des parapluies, qui avait poussé des dizaines de milliers d'étudiants dans les rues de la ville en automne 2014.
J’étais d’abord un activiste. En fait, je suis toujours un activiste.
Alors que l'ancienne colonie britannique traverse une période de troubles politiques et que certains indépendantistes se radicalisent et s'entraînent même pour le combat de rue, Nathan Law appelle à la prudence "durant chaque étape que nous avons à traverser dans le combat qui mène à la démocratie".
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Députés indépendantistes sous pression
Mais la pression reste forte sur les députés issus du Mouvement des parapluies. Nathan Law dit notamment ne pas pouvoir voyager librement et il lui est exclu d'entrer en Chine, par exemple. Durant toute l'interview accordée à Tout un monde, il n'aura pas utilisé le terme "indépendance". Il préfère parler d'autodétermination, un terme moins brutal envers Pékin.
Deux jeunes élus prônant l'indépendance de Hong Kong viennent en outre d'être bannis du Parlement "en raison d'une ré-interprétation de la loi par l'Assemblée nationale populaire de Pékin", selon Nathan Law.
"Je pense que c’est vraiment un incident qui fera date dans l’Histoire de Hong Kong. (...) C’est une guerre totale lancée par Pékin à l’encontre des démocrates de Hong Kong", a-t-il souligné.
Raphaël Grand/jvia
Scrutin controversé en vue
La prochaine échéance cruciale pour Hong Kong est le 26 mars 2017, avec l’élection du chef de l’exécutif de la ville. C’est justement ce scrutin qui avait poussé les étudiants dans les rues, pour demander un réel suffrage universel. Mais la Chine n'a rien lâché.
Les Hong-Kongais devront choisir parmi des candidats pré-sélectionnés par la Chine et acquis au Parti communiste chinois.