Plusieurs milliers de Rohingyas ont franchi la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh ces derniers jours pour fuir les soldats birmans. Selon leurs témoignages, ils ont été victimes de viols en réunion, de tortures et de meurtres.
Ces actes s'apparentaient à un "nettoyage ethnique", a déclaré sur la BBC John McKissick, directeur du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) dans la ville bangladaise frontalière de Cox's Bazar (sud), où sont arrivées une grande partie des réfugiés.
Le Bangladesh refoule les réfugiés
Malgré les pressions de la communauté internationale, le Bangladesh a décidé de ne pas ouvrir ses frontières. "Ceci pourrait encourager le gouvernement birman à continuer les atrocités (...) jusqu'à atteindre son objectif final de nettoyage ethnique", a estimé John McKissick.
Amnesty International a dénoncé une "punition collective" de l'armée birmane. Le HCR a demandé que l'Etat Rakhine, où se trouve la majorité des Rohingyas, s'ouvre aux humanitaires.
>> Lire : Les violences font fuir des milliers de Birmans en Chine et au Bangladesh
afp/bri
Plusieurs manifestations de soutien aux Rohingyas en Asie
Des milliers de musulmans ont manifesté vendredi dans plusieurs pays d'Asie pour dénoncer la situation.
Au Bangladesh, plus de 5000 musulmans se sont rassemblés après la prière du vendredi à Dacca.
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En Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie, les manifestants étaient à chaque fois plusieurs centaines.
Une minorité haïe par la majorité
Haïs par une partie de la population, à 95% bouddhiste, les Rohingyas sont considérés comme des étrangers en Birmanie, même s'ils y sont établis depuis plusieurs générations.
Un million de Rohingyas sont établis dans l'Etat Arakan/Rakhine. Parmi eux, des dizaines de milliers vivent dans des camps.
Au Bangladesh, les camps de réfugiés existent depuis plusieurs décennies. Près de 32'000 Rohingyas y habitent légalement.