En forme d'arche, cette cloche de confinement présente une ossature métallique de 36'000 tonnes (futurs équipements compris), de 108 mètres de haut et de 162 mètres de long.
"Ce qui revient à pouvoir couvrir le Stade de France ou la Statue de la Liberté", résume dans un communiqué Novarka, coentreprise des groupes français Bouygues et Vinci, qui a conçu et réalisé l'arche.
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Résister à un séisme
D'une durée de vie d'au moins 100 ans, selon les constructeurs, le dôme doit permettre de confiner les matières radioactives et la chape de béton existant. De plus, il dispose d'équipements qui vont éventuellement permettre de procéder au démantèlement du vieux "sarcophage" soviétique, recouvrant le réacteur numéro 4, et le traitement des déchets radioactifs.
L'arche doit pouvoir résister à un séisme pouvant atteindre une intensité maximale de 6 sur l'échelle de Mercalli, ce qui correspond à une magnitude 5 sur l'échelle de Richter. Elle ne sera opérationnelle que fin 2017.
Financé par la communauté internationale
Après la catastrophe de Tchernobyl, le 26 avril 1986, un "sarcophage" de 7300 tonnes et composé de 400'000 mètres cubes de béton a été construit en 206 jours par 90'000 personnes dans des conditions très difficiles, afin d'isoler le réacteur accidenté.
Face au risque d'effondrement de l'ancien sarcophage, qui signifierait que des tonnes de magma hautement radioactif seraient à l'air libre, la communauté internationale a financé la construction de la nouvelle chape.
Un fonds géré par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a été créé et les travaux de construction ont débuté en 2012. Selon la Berd, le coût de l'arche s'est élevé à 1,5 milliard d'euros. Mais le montant de tout le programme de confinement est estimé, lui, à 2,1 milliards d'euros.
agences/ctr
Polémique sur le bilan humain
Après l'accident, quelque 600'000 Soviétiques, connus depuis sous le nom de "liquidateurs", ont travaillé pendant quatre ans sur les lieux de l'accident pour éteindre l'incendie, construire la chape de béton afin d'isoler le réacteur accidenté et nettoyer les territoires aux alentours.
Aujourd'hui, le bilan humain de la catastrophe fait toujours débat. Le comité scientifique de l'ONU (Unscear) ne reconnaît officiellement qu'une trentaine de morts chez les opérateurs et pompiers tués par des radiations aiguës juste après l'explosion, mais selon certaines estimations le bilan se chiffre en milliers de morts.