Le nettoyage ethnique se traduit notamment par la "faim extrême, des viols collectifs et la destruction de villages", a déclaré Yasmin Sooka, la cheffe d'une délégation du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme.
"Partout où nous sommes allés dans le pays, nous avons entendus des villageois dire qu'ils étaient prêts à répandre du sang pour récupérer leurs terres", a-t-elle ajouté, sans viser un camp en particulier. "Beaucoup nous ont dit que le point de non-retour avait été atteint".
Haine ethnique et ciblage des civils
Yasmin Sooka s'exprimait à la suite d'une visite de la délégation à la rencontre de responsables gouvernementaux, de membres de la société civile et de victimes du conflit.
En novembre, le conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide, Adama Dieng, avait déjà affirmé avoir vu "tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n'est fait pour l'empêcher".
agences/tmun
Démenti du président sud-soudanais
Le président sud-soudanais Salva Kiir a démenti les accusations de la représentante onusienne. "Il ne se passe rien de tel au Soudan du Sud. Il n'y a pas d'épuration ethnique", a-t-il déclaré depuis Johannesburg.
Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés. Un accord de paix signé l'an passé n'a pas interrompu les combats et les exactions contre les civils.