François Hollande ne sera pas candidat à la présidentielle en France
Le président français François Hollande renonce à se présenter à l'élection présidentielle de 2017, a-t-il annoncé jeudi lors d'une allocution télévisée. Le socialiste a appelé à un "sursaut collectif" de la gauche.
"Aujourd'hui, je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d'elle, aussi j'ai décidé de ne pas être candidat à l'élection présidentielle", a déclaré François Hollande peu après 20h00.
"Dans les mois qui viennent, mon devoir, mon seul devoir sera de continuer à diriger le pays, celui que vous m'avez confié en 2012, en m'y consacrant pleinement et dans le dévouement le plus total à la République", a-t-il ajouté, après avoir dressé un bilan positif de son quinquennat.
C'est la première fois qu'un président en exercice de la cinquième République renonce à briguer un second mandat. Très impopulaire, le chef d'Etat socialiste était crédité de moins de 10% dans les sondages pour le premier tour de l'élection présidentielle.
Appel à l'union des "progressistes"
François Hollande a appelé à "un sursaut collectif et qui engage tous les progressistes qui doivent s'unir dans ces circonstances". "Je ne veux pas que la France soit exposée à des aventures qui seraient coûteuses et même dangereuses pour son unité, pour sa cohésion, pour ses équilibres sociaux, voilà le message que j'étais venu ici vous adresser", a-t-il dit.
L'annonce du socialiste intervient alors que la gauche a ouvert jeudi le dépôt des candidatures pour sa primaire, à cinq mois de la présidentielle.
L'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a été le premier à déposer sa candidature pour ce scrutin prévu les 22 et 29 janvier. Les autres postulants auront jusqu'au 15 décembre pour se porter candidats.
>> Les précisions de Michel Beuret, correspondant à Paris :
agences/tmun
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"Le choix d'un homme d'Etat" ou "la déliquescence du pouvoir"
La décision de François Hollande de ne pas se représenter est "un choix difficile, mûri, grave" et "c'est le choix d'un homme d'Etat", a déclaré jeudi soir le Premier ministre Manuel Valls. "Il l'a fait avec un souci constant, protéger nos concitoyens, réformer notre pays, assurer son redressement dans la justice", a-t-il ajouté.
"Compte tenu du contexte, c'est une décision courageuse et digne", a réagi l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron. "Quand on a passé sa vie dans le combat politique, prendre la décision qu'il a prise aujourd'hui n'est pas neutre, quelle que soit son impopularité actuelle."
De son côté, François Fillon a estimé jeudi que François Hollande avait admis que son "échec patent" lui interdisait d'aller plus loin et que l'alternance devait être bâtie sur des bases solides. "Ce quinquennat s'achève dans la pagaille politique et la déliquescence du pouvoir", a déclaré le candidat de la droite et du centre.
Plusieurs candidats à gauche
Quel que soit le candidat socialiste issu de la primaire de la gauche française, ce dernier devra affronter, outre les représentants de la droite et de l'extrême droite, le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon et l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron qui a quitté ses fonctions en août. Tous deux refusent de se plier à l'exercice de la primaire.
Outre Arnaud Montebourg, l'ancien ministre de l'Education nationale Benoît Hamon a déjà signifié sa volonté de se porter candidat au nom du Parti socialiste.
Les regards sont braqués vendredi sur Manuel Valls, qui va vite devoir officialiser sa candidature à la primaire de la gauche. Le Premier ministre, qui a déjà assuré être prêt à affronter la droite, n'a pas encore annoncé clairement ses intentions.