Le candidat écologiste avait remporté de peu l'élection présidentielle en mai, mais le résultat a été annulé par la Cour constitutionnelle en raison d'irrégularités, d'où la tenue de ce nouveau second tour dimanche. Les deux hommes sont au coude-à-coude dans les sondages d'opinion.
Alexander Van der Bellen, un écologiste libéral qui se présente sous l'étiquette d'indépendant, veut être "un président du milieu", convaincu qu'"on ne "résout pas les problèmes avec les extrêmes et le flirt avec le radicalisme".
De son côté, à l'image d'autres partis européens de droite radicale, Nobert Hofer ancre son discours sur le patriotisme autrichien, l'inquiétude face aux excès de la mondialisation et les flux migratoires qui traversent l'Europe, la contestation des formations politiques traditionnelles face auxquelles le FPÖ, créé en 1955, veut incarner le renouveau.
Une campagne dure
Les deux adversaires n'ont pas été avares d'attaques acerbes durant la campagne. Norbert Hofer a qualifié son rival de "fasciste écologiste", ce dernier ayant annoncé que s'il était élu, il empêcherait la formation d'un gouvernement par le patron du FPÖ.
Alexander Van der Bellen, qui est professeur d'économie, a pour sa part accusé Norbert Hofer de chercher à trouver n'importe quel prétexte pour destituer le gouvernement en place et le remplacer par un cabinet de droite. Il a aussi accusé son rival de préconiser un "Öxit", une sortie de l'Autriche de l'Union européenne.
Une victoire du FPÖ serait un symbole fort
Le chef de l'Etat en Autriche, pays de près de 9 millions d'habitants, joue un rôle essentiellement protocolaire même s'il dispose de certains pouvoirs, comme celui de nommer le chancelier, de révoquer le gouvernement et il est le chef des armées.
Toutefois, les prochaines élections législatives sont prévues en 2018 et une victoire de Norbert Hofer pourrait placer le FPÖ en position de l'emporter en cas de scrutin anticipé.
Surtout, l'élection de Nobert Hofer serait la première dans l'UE d'un président situé à l'extrême droite de l'échiquier. Elle serait ainsi perçue comme un signe encourageant par les partis alliés du FPÖ au niveau européen, le Front national en France ou le parti pour la Liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas, deux pays où se tiendront des élections législatives en 2017.
agences/ptur
Le FPÖ, un parti nationaliste
Historiquement, le FPÖ trouve ses racines dans l'immédiat après-guerre. Son premier dirigeant fut Anton Reinthaller, ancien Nazi qui fut ministre de l'Agriculture après l'annexion de l'Autriche par Hitler en 1938.
Et plus récemment, il y eut Jörg Haider, qui prit les rênes du parti en 1986 et le propulsa sur le devant de la scène politique, jusqu'à sa mort dans un accident de voiture en 2008. Aujourd'hui, nombre de militants du FPÖ se revendiquent nationalistes d'abord et balaient d'un revers de main toute référence à un passé nazi.