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Cuba dit adieu à Fidel et entre dans une nouvelle ère

Fin du cortège funèbre, qui a transporté les cendres du "Comandante" jusqu'à Santiago. [keystone - Desmond Boylan]
Fin du cortège funèbre, qui a transporté les cendres du "Comandante" jusqu'à Santiago. - [keystone - Desmond Boylan]
Après une semaine d'hommages et de manifestations ferventes, Cuba entre dimanche de plain pied dans "l'après Fidel" en enterrant les cendres du "Comandante" à Santiago de Cuba, berceau de la révolution castriste.

Les cendres de Fidel Castro, décédé il y a une semaine à 90 ans, ont été inhumées dimanche au cimetière de Santa Ifigenia, dans la deuxième ville du pays, située sur la pointe orientale de l'île.

Ces funérailles, présentées comme "simples" par le président Raul Castro, qui a succédé à son frère en 2006, se sont tenues en famille et en présence de quelques dignitaires cubains et étrangers triés sur le volet. Seules les caméras de la télévision d'Etat ont été autorisées à filmer la cérémonie.

Il repose à côté de José Marti

Fidel Castro, qui a forgé le destin de son pays et défié la superpuissance américaine pendant près de 50 ans, repose à côté du mausolée de José Marti, père de l'indépendance de Cuba, et celui dédié aux victimes de l'attaque ratée de la caserne de la Moncada à Santiago en 1953, considérée comme l'acte fondateur de la révolution cubaine.

Ses cendres ont été placées dans une grande pierre blanche de 2,5 mètres de haut environ, derrière une plaque de marbre carrée sur laquelle a été sobrement gravé son prénom "Fidel".

Ces ultimes cérémonies ont scellé la fin d'un deuil national de neuf jours, au cours duquel les autorités et les médias d'Etat ont répété à l'envie que l'enjeu était désormais de pérenniser le legs du père de la révolution socialiste.

Aucun lieu ni monument au nom de Fidel Castro

Samedi soir, Raul Castro a juré, devant les cendres de son frère, de "défendre la patrie et le socialisme", lors d'une cérémonie d'hommage tenue place de la Révolution Antonio Maceo de Santiago.

Fidel "a démontré que cela est possible, qu'on peut renverser tout obstacle, menace, soubresaut dans notre détermination à construire le socialisme à Cuba", a-t-il insisté.

Prenant de court beaucoup de Cubains, Raul Castro a aussi annoncé qu'aucun lieu ni monument ne porterait le nom de Fidel Castro à Cuba dans l'avenir. "Le leader de la révolution rejetait toute manifestation du culte de la personnalité", a-t-il expliqué.

>> Voir la vidéo du discours place de la Révolution:

Aucun monument ne sera érigé en hommage à Fidel Castro
Aucun monument ne sera érigé en hommage à Fidel Castro / L'actu en vidéo / 2 min. / le 4 décembre 2016

Ouverture économique

Tous les regards sont désormais braqués sur Raul Castro, qui depuis 10 ans mène une lente et timide ouverture de l'économie cubaine, et a été l'artisan d'un spectaculaire rapprochement avec les Etats-Unis et d'un retour progressif de Cuba dans le concert international.

Tous les "Fidélistes" interrogés à Santiago assurent faire confiance à Raul - qui se retirera en 2018 - et à ses successeurs pour perpétuer la révolution.

Depuis lundi, une série d'hommages ont eu lieu à La Havane, puis dans de nombreuses villes du pays traversées par le convoi qui a transporté les cendres du "Comandante" jusqu'à Santiago, ville portuaire sise au pied des montagnes de la Sierra Maestra, d'où la guérilla castriste a lancé la révolution qui l'a porté au pouvoir en 1959.

>> Lire : Le cortège funèbre de Fidel Castro a atteint Santiago de Cuba

Massés par centaines de milliers au bord des routes, les Cubains ont aussi été incités à parapher dans chaque quartier, chaque village, des registres pour "jurer" de défendre l'héritage socialiste de celui qui restera pour les Cubains le "Commandant en chef".

afp/fme

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