Brandissant une pancarte ou le drapeau national, les manifestants ont demandé à la population de faire preuve de tolérance.
L'Indonésie reconnaît officiellement six religions, mais elle doit faire face à un courant musulman de plus en plus rigoriste, ainsi qu'à une hausse des attaques contre les représentants des minorités. Et vendredi, plus de 200'000 musulmans ont défilé à l'appel d'organisations islamistes partisanes d'une ligne dure pour exiger l'arrestation du gouverneur de Djakarata, un chrétien chinois nommé Basuki Tjahaja Purnama.
Inculpation pour blasphème
En pleine campagne pour sa réélection en février 2017, ce gouverneur, surnommé Ahok, a déclaré que l'interprétation d'un verset du Coran selon lequel un musulman ne doit élire qu'un dirigeant musulman était erronée.
Face à la vague de protestation, il a présenté des excuses, mais il a démenti avoir commis la moindre faute. Depuis, il a été inculpé pour blasphème et a vu sa cote de popularité dégringoler.
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afp/eurovisions/bri
La polémique fait des vagues jusqu'à la présidence indonésienne
Basuki Tjahaja Purnama est un allié de longue date du président Joko Widodo, qui voit dans ce mouvement de contestation une tentative de déstabilisation de son propre pouvoir.
La police indonésienne a annoncé vendredi l'arrestation de huit personnes soupçonnées d'avoir cherché à profiter de la manifestation pour tenter de renverser le gouvernement.
Quant à Ahok, il pourrait être jugé très prochainement pour insulte à l'islam. Il encourt jusqu'à cinq ans de prison ferme.