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Près de 50% de la population justifie la torture de guerre, selon le CICR

Des témoignages mettent en évidence la torture pratiquée par le régime syrien. [AP/Keystone - Muhammed Muheisen]
La torture sous toutes ses formes est interdite par les Conventions de Genève. - [AP/Keystone - Muhammed Muheisen]
Une vaste enquête du CICR, dévoilée lundi à Genève, montre que près de la moitié de la population mondiale accepte le recours à la torture dans les conflits, une nette hausse en près de 20 ans.

"Il nous faut réaffirmer avec force une règle fondamentale: la torture sous toutes ses formes est interdite", souligne le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer. Jamais son organisation n'avait lancé un sondage aussi vaste que "Les voix de la guerre".

Les populations de dix pays en conflit ont été interrogées. S'y ajoutent celles des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) et de la Suisse, soit 17'000 personnes au total.

20% des Suisses l'acceptent

Si plus de 70% des Suisses rejettent toute possibilité de recourir à la torture, près de 20% l'acceptent. Dans le monde, ils ne sont que 48% à la condamner contre 66% il y a près de 20 ans.

Le sondage montre que 36% des personnes interrogées pensent que la torture devrait être autorisée (28% en 1999). Les Yéménites sont eux entièrement réfractaires alors que 70% des Nigérians acceptent cette pratique.

>> Lire aussi : Prise en charge des victimes de torture "lacunaire" en Suisse

ats/sbad

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Protéger les civils

Deux tiers des personnes interrogées partagent le sentiment qu'il faut des limites à la guerre. Des précautions pour épargner les civils doivent être prises selon 80% d'entre elles. Elles sont plus encore à dénoncer les attaques contre le personnel de santé. Plus de 70% étendent ce rejet aux monuments.

En revanche, seuls 59% condamnent les violences contre les humanitaires. Ils sont plus de 70% dans les pays en conflit et à peine plus de 50% dans les autres.

Etats en guerre plus attachés aux Conventions

Les habitants des Etats en guerre sont plus attachés que les autres au principe d'humanité dans les Conventions de Genève. Près de 80% d'entre eux estiment qu'il faut éviter des attaques dans des zones peuplées de nombreux civils, contre 50% seulement chez les membres permanents du Conseil de sécurité.

Moins de 15% dans les pays en conflit affirment que la privation de nourriture, d'eau ou de médicaments fait partie de la guerre. Ils sont plus d'un quart dans les "cinq grands".