Angela Merkel a été réélue pour la neuvième fois présidente de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), un parti qu'elle dirige depuis 16 ans. Elle a recueilli 89,5% des voix du millier de délégués réunis en congrès à Essen dans l'ouest de l'Allemagne.
Il s'agit de son plus mauvais score depuis qu'elle a accédé à la chancellerie il y a onze ans. La dirigeante de 62 ans a ainsi perdu 7 points par rapport à sa réélection en 2014 à la présidence du parti. Pour certains observateurs, le résultat de mardi témoigne d'une grogne de la base de la CDU en raison de la politique d'accueil de la chancelière envers les réfugiés.
Ce vote intervient alors qu'Angela Merkel a annoncé fin novembre briguer un quatrième mandat de chancelière après les élections législatives prévues probablement pour septembre.
"Une situation comme celle de 2015 ne peut se répéter"
Dans un discours de plus d'une heure devant les délégués de la CDU, Angela Merkel a assuré qu'"une situation comme celle de l'été 2015 ne peut et ne doit pas se répéter".
"C'était et c'est mon objectif politique", a-t-elle insisté plus d'un an après sa spectaculaire décision d'ouvrir les portes de son pays à près de 900'000 demandeurs d'asile fuyant notamment la guerre en Syrie.
Cet afflux inédit avait divisé la société allemande entre générosité et inquiétudes à l'égard des réfugiés. La chancelière avait vu sa cote de popularité dégringoler et les critiques virulentes dans son propre camp se multiplier. Elle a toutefois depuis regagné une partie du soutien populaire.
Pour une interdiction du voile intégral
Devant le congrès de la CDU, Angela Merkel s'est montrée ferme sur la défense des valeurs de l'Allemagne et de l'Europe, affirmant vouloir interdire le voile intégral, un phénomène toutefois marginal en Allemagne, "là où c'est juridiquement possible".
Son ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, avait déjà présenté un projet en ce sens en août pour interdire les tenues islamiques camouflant le visage dans l'administration, les écoles, les universités ou devant les tribunaux.
La chancelière a par ailleurs plaidé pour que les grands groupes internationaux n'échappent pas à l'impôt grâce à des montages avantageux pour eux. Elle a prôné une régulation accrue du système financier sans avancer de propositions concrètes pour répondre à ce défi.
afp/tmun