Le syndicat néerlandais Federatie Nederlandse Vakbeweging et deux syndicats du Bangladesh portent plainte contre la FIFA auprès du Tribunal de commerce de Zurich, rapporte le Tages-Anzeiger.
Les syndicats accusent la FIFA de ne pas en faire assez pour améliorer les conditions de travail du demi-million de travailleurs immigrés engagés dans la construction des infrastructures de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Et ce, alors que les ONG dénoncent une situation assimilable à de l'"esclavage moderne".
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La FIFA rejette les accusations
Les représentants des plaignants, une avocate néerlandaise spécialiste des violations des droits humains et un Zurichois spécialisé en droit de la responsabilité civile, exigent que la FIFA fasse davantage pression sur l'émirat.
La FIFA, elle, fait valoir qu'elle travaille en étroite collaboration avec les organisateurs de Qatar 2022 qui ont mis en place des normes. Elle estime qu'on ne peut pas la tenir pour responsable de tous les problèmes.
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Un cas inédit
C’est la première fois qu’une organisation enregistrée en Suisse est poursuivie devant un tribunal local pour violations des droits de l’homme à l’étranger. Un avocat saint-gallois cité par le Tages-Anzeiger parle d'un cas "pionnier".
D'après lui, le dossier comporte des "difficultés importantes", la question centrale consistant à savoir dans quelle mesure la FIFA peut être tenue pour responsable des agissements d'employeurs qataris. "Ce n'est pas comme si la FIFA était un groupe dont une filiale construisait des stades au Qatar", explique l'avocat. Le lien entre entre la FIFA et les organisateurs de Qatar 2022 se limite à un contrat.
Ceci dit, "en tant que propriétaire de la Coupe du Monde, la FIFA a un pouvoir de décision déterminant". L'avocat conclut en estimant que l'issue de l'affaire "dépendra beaucoup du tempérament des juges".