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Après avoir reconnu sa défaite, le président gambien change d'avis

La président gambien Yahya Jammeh est au pouvoir à Banjul depuis 22 ans. [Reuters - Thierry Gouegnon]
La président gambien Yahya Jammeh (en blanc) est au pouvoir à Banjul depuis 22 ans. - [Reuters - Thierry Gouegnon]
Le président gambien a rejeté vendredi soir les résultats de la présidentielle, réclamant un nouveau vote. Il y a une semaine, Yahya Jammeh avait pourtant reconnu sa défaite face au candidat de l'opposition.

"Tout comme j'ai loyalement accepté les résultats, en croyant que la Commission électorale était indépendante, honnête et fiable, je les rejette dans leur totalité", a affirmé Yahya Jammeh au cours d'une déclaration télévisée, exigeant un nouveau scrutin.

Yahya Jammeh a pointé une erreur de comptabilisation reconnue par la Commission électorale, ramenant l'écart à quelque 19'000 voix seulement, et fait état d'"enquêtes" sur l'abstention révélant selon lui que de nombreux électeurs n'ont pas pu voter ou en ont été dissuadés.

Aucune protestation tolérée

Il y a une semaine, le président sortant, au pouvoir depuis 22 ans, avait pourtant reconnu sa défaite au scrutin du 1er décembre et félicité Adama Barrow, dans une incroyable conversation téléphonique télévisée.

>> Lire : Le président gambien, au pouvoir depuis 22 ans, battu aux élections

Dans les heures précédant la déclaration du président sortant, l'ambiance s'était tendue vendredi à Banjul, la capitale de la Gambie, avec le déploiement de troupes et l'installation de sacs de sable sur les axes stratégiques, faisant craindre un nouveau coup de théâtre.

"L'intervention de puissances étrangères ne changerait rien", a affirmé le président gambien, prévenant qu'il ne tolérerait aucune protestation dans les rues.

Un "viol de la démocratie"

La communauté internationale, à commencer par le Sénégal, unique pays limitrophe de la Gambie, et les Etats-Unis, ont aussitôt condamné ce revirement, exigeant que Yahya Jammeh conduise une "transition pacifique".

Une dirigeante de l'opposition, Isatou Touray, a dénoncé sur les réseaux sociaux "un viol de la démocratie", appelant les opposants à "rester calmes, lucides, vigilants, et à ne pas reculer".

Selon la Constitution, seule la Cour suprême peut trancher les litiges sur les résultats électoraux. Tout candidat à la présidentielle peut la saisir dans les dix jours suivant la proclamation des résultats.

afp/dk/olhor

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Le Conseil de sécurité demande au président sortant de reconnaître sa défaite

Le Conseil de sécurité a exhorté samedi le président sortant de la Gambie Yahya Jammeh, battu à l'élection présidentielle le 1er décembre, de reconnaître sa défaite et de céder le pouvoir au président élu Adama Barrow.

Les quinze pays membres du Conseil de sécurité ont appelé dans une déclaration M. Jammeh à "respecter le choix du peuple souverain de la Gambie, comme il l'a dit le 2 décembre, et de transférer, sans conditions ni retard injustifié, le pouvoir au président élu, Adama Barrow".