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Des dizaines d'assassinats de civils par les forces du régime signalés à Alep

Syrie: l’ONU comme le CICR appellent à la clémence pour les civils encore assiégés à Alep
L’ONU comme le CICR appellent à la clémence pour les civils encore assiégés à Alep / 12h45 / 2 min. / le 13 décembre 2016
De nombreuses sources évoquent des assassinats de personnes fuyant Alep-Est par les forces pro-gouvernementales, a annoncé mardi l'ONU. Plus de 80 civils auraient été tués ces derniers jours.

"Au total, en date d'hier soir (lundi), nous avons reçu des informations sur l'assassinat par les forces pro-gouvernementales d'au moins 82 civils dont onze femmes et treize enfants dans quatre quartiers différents", a indiqué Rupert Colville, porte-parole du Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme. Il a ajouté que ces civils auraient été abattus en tentant de fuir ou chez eux.

Les circonstances doivent encore être confirmées, selon le porte-parole. Il est très "difficile" de les vérifier, a-t-il par ailleurs estimé. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a évoqué mardi 60 tués pour la journée de lundi.

Le gouvernement syrien, a poursuivi Rupert Colville, doit protéger tous les civils et tous les combattants qui se rendent, qui déposent leurs armes ou qui ne sont plus en état de combattre.

"Effondrement de l'humanité"

Pour Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la situation s'apparente à "un effondrement total de l'humanité à Alep".

L'OCHA a indiqué que moins de 40'000 déplacés avaient été enregistrés en raison des combats. Près de 15'000 se trouvent dans des abris collectifs et environ 10'000 dans des maisons de la région. Mais des dizaines de milliers d'autres ont probablement fui sans passer par des sites d'aide.

Évacuer les civils

"Les bombardements n'ont pas cessé, l'armée et ses alliés rentrent dans les maisons d'Alep et tuent, les cadavres jonchent les rues depuis plusieurs jours", s'insurge la présidente de Médecins du Monde (MDM), Dr Françoise Sivignon.

Face à ce "drame humanitaire", "l'essentiel aujourd'hui c'est que ceux qui sont vivants sortent de cet enfer", a-t-elle ajouté, exigeant "l'évacuation de tous les civils sans discrimination".

Le régime de Damas est sur le point de ravir aux rebelles la ville martyre du nord de la Syrie.

>> Lire aussi : L'ONU s'alarme de la situation à Alep, qui serait sur le point de tomber

agences/vtom

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L'ONU demande des observateurs indépendants

L'ONU ou d'autres acteurs extérieurs doivent avoir accès à l'enregistrement des personnes qui fuient Alep-Est. Après des indications d'atrocités, le Haut Commissaire aux droits de l'homme a demandé mardi à Genève à la communauté internationale d'"insister" sur cette question.

"Nous devons prendre des mesures urgentes pour assurer la protection" de ces personnes, a souligné Zeid Raad al-Hussein. Il souhaite que les abus soient documentés pour permettre des poursuites à l'avenir contre les responsables. Le président du Conseil local d'Alep-Est Brita Haji Hassan avait souhaité récemment que des observateurs suisses soient déployés.