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L'ONU dénonce les violences sexuelles et ethniques au Soudan du Sud

Vue générale sur le Conseil des droits de l'Homme réuni en session spéciale sur le Soudan du Sud à Genève, le 14 décembre. [Reuters - Pierre Albouy]
Vue générale sur le Conseil des droits de l'Homme réuni en session spéciale sur le Soudan du Sud à Genève, le 14 décembre. - [Reuters - Pierre Albouy]
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a dénoncé mercredi les violences sexuelles et ethniques qui ravagent le Soudan du Sud et réclamé le déploiement immédiat d'une force régionale de 4000 hommes dans tout le pays.

Cet appel a été lancé lors d'une session spéciale sur le Soudan du Sud, convoquée à la demande de 48 pays conduits par les Etats-Unis.

Dans un discours prononcé à l'ouverture des débats, le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad al-Hussein a souligné que l'économie du Soudan du Sud avait été "dévastée" par trois ans de conflit. "Quelque 4,8 millions de personnes, privées de ressources, sont exposées à la menace tout à fait réelle de grave insécurité alimentaire et de famine", a-t-il dit.

Viols en masse

Le représentant de l'ONU a aussi qualifié de "choquant" le niveau de violences sexuelles dans ce pays. Selon une étude du Fonds de l'ONU  pour la population réalisée en juin, 70% des femmes réfugiées dans un camp à Juba, la capitale, ont avoué avoir été violées.

La présidente de la Commission des droits de l'homme au Soudan du Sud, Yasmin Sooka, a pour sa part dénoncé "un processus régulier de nettoyage ethnique déjà en cours dans certaines parties du pays".

>> Lire aussi : L'ONU alerte sur un "nettoyage ethnique en cours" au Soudan du Sud

afp/jgal

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Déploiement de 4000 hommes réclamé

La présidente de la Commission des droits de l'homme a appelé la communauté internationale à organiser le déploiement immédiat des 4000 hommes de la force de maintien de la paix régionale, pas seulement dans la capitale, mais dans tout le pays.

Yasmin Sooka a également réclamé la création immédiate de la "Cour hybride", tribunal spécial chargé d'enquêter et de juger les responsables des exactions depuis le début de la guerre civile.

La création de cette cour est prévue dans l'accord de paix signé en août 2015, qui n'a cependant pas empêché la poursuite des combats entre l'armée régulière et différents groupes rebelles.