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Des milliers de civils évacués d'Alep et 50'000 personnes toujours piégées

Les opérations d’évacuations ont débuté à Alep
Les opérations d’évacuations ont débuté à Alep / 12h45 / 1 min. / le 15 décembre 2016
Quelque 3000 civils et plus de 40 blessés ont été évacués jeudi d'Alep-Est, a annoncé en soirée le CICR. Mais selon l'ONU, 50'000 personnes sont encore piégées dans la dernière zone tenue par les rebelles dans la ville syrienne.

Le premier convoi à partir était composé d'ambulances et de bus avec à bord 951 personnes, dont plus de 200 rebelles, et 108 blessés dont des insurgés, selon une source militaire. Il était ouvert par des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant-Rouge syrien avec leur drapeaux.

Evacuation prévue sur plusieurs jours

Dans la soirée, le CICR a indiqué que 3000 civils et plus de 40 blessées ont été évacués dans la journée au cours de deux évacuations. Peu auparavant, la télévision publique syrienne avait parlé d'un troisième convoi ayant quitté la ville.

Quelque 4000 rebelles et leurs familles sont concernés par cette opération d'évacuation qui pourrait durer plusieurs jours, selon la chaîne de télévision du régime. Cette dernière a diffusé des images de dix ambulances et d'une longue ligne de bus verts quittant les quartiers détenus par les opposants d'Assad.

Transfert des rebelles vers Idlib

L'ONU a pour sa part estimé jeudi soir quelque 50'000 personnes se trouvaient toujours dans la partie orientale de la ville. Sur les 50'000, "40'000 sont des civils qui vont aller à Alep-Ouest", a dit l'envoyé spécial pour la Syrie Staffan de Mistura.

S'il n'y a pas de cessez-le-feu ou d'accord politique, Idlib sera la prochaine Alep

Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie

Les 10'000 habitants restants - parmi lesquels se trouvent entre 1500 et 5000 combattants et leur familles - seront eux évacués vers Idlib, une ville aux mains des islamistes depuis mars 2015. "Nous ne savons pas ce qui va se passer à Idlib", a dit Staffan de Mistura. "S'il n'y a pas de cessez-le-feu ou d'accord politique, Idlib sera la prochaine Alep".

>> Lire aussi l'interview d'Yves Daccord, directeur du CICR : "A Alep, ce n'est pas clair de savoir qui sont les méchants et qui sont les gentils"

Réunion d'urgence du Conseil de sécurité

La France a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après le début des évacuations. Il se réunira vendredi pour faire le point, a-t-on appris de source diplomatique. Il doit aussi examiner la distribution d'une aide humanitaire à Alep-Est.

La reprise d'Alep, au terme de bombardements d'une rare intensité, est considérée comme la plus grande victoire du pouvoir syrien contre une rébellion entamée en 2011 en plein "printemps arabe", un conflit qui a fait plus de 300'000 morts.

>> Lire aussi : Bachar al-Assad félicite les Syriens pour la "libération" d'Alep

agences/vkiss/jgal/olhor

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