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La difficile mission de rendre compte sur place de la situation à Alep-Est

Pris au piège à Alep
Pris au piège à Alep / Mise au point / 14 min. / le 18 décembre 2016
Une équipe de la RTS a pu accéder aux anciens quartiers rebelles d’Alep-Est, tombés entre les mains du régime. Un reportage sous haute surveillance, avec les milices du gouvernement de Bachar al-Assad.

"Avec nos âmes, avec notre sang, nous soutenons Bachar". Ce chant de guerre résonne dans les quartiers d’Alep-Est, ancien fief des rebelles. Une ville tombée désormais à nouveau en mains du régime de Bachar al-Assad.

Pour filmer ces lieux, l'équipe de Mise au point a dû accepter d'être encadrée par le régime syrien. Aucun journaliste n’est libre de ses mouvements.

Butins de guerre

Le régime s'applique ainsi à montrer des drapeaux capturés à l'ex-front al-Nosra, un groupe islamiste rebelle affilié à Al-Qaïda jusqu'à sa prise de distance avec le groupe terroriste en juillet 2016.

Selon les soldats de Bachar al-Assad, ces butins de guerre sont la preuve que les rebelles sont "tous des terroristes". Un discours martelé par le gouvernement syrien. Dans la guerre de propagande, cette vision s’oppose à celle de rebelles luttant contre un régime accusé de crimes de guerre.

Réfugiés séparés et enregistrés

Dans les camps de réfugiés, qui ont réussi à quitter Alep-Est, les hommes sont séparés, enregistrés et interrogés. Le régime craint que des rebelles se soient cachés dans la population.

Fadi Ismaeel, représentant du gouvernement syrien, explique le processus: "Nous séparons les hommes des femmes pour les enregistrer. On vérifie leur identité. Certains doivent faire leur service militaire obligatoire, ils seront envoyés à l’armée".

Les autorités nient toutefois toute disparition d’individus comme l’ont affirmé des rapports de l’ONU, qui évoquent une centaine de disparitions et des exécutions sommaires. Des informations impossibles à confirmer sur place.

François Ruchti

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