Le groupe Etat islamique revendique l'attaque au camion de Berlin, l'auteur toujours en fuite

Le périmètre de l'attaque restera encore inaccessible demain pour les besoins de l'enquête, indique la police.

"Nous venons de prendre connaissance de la supposée revendication du groupe Etat islamique, qui est en fait une bande de terroristes", affirme le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière à la chaîne de télévision publique ARD.

"Les enquêteurs suivent actuellement plusieurs pistes", a-t-il ajouté en assurant que "personne ne relâchera l'effort tant que l'auteur ou les auteurs (de l'attaque) n'auront pas été capturés".

De nombreux Berlinois ont observé une minute de silence mardi soir. Tour de ville en images de ces instants de recueilllement.

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) revendique, par le canal de son agence Amaq, l'attaque au camion-bélier.

"Un soldat de l'EI a commis l'opération de Berlin en réponse aux appels à cibler les ressortissants des pays de la coalition internationale" anti-EI, précise l'agence.

La coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis et à laquelle participe l'Allemagne, mène des raids aériens sur les positions de l'EI qui occupe des régions en Irak et en Syrie.

Le demandeur d'asile pakistanais de 23 ans un temps soupçonné d'avoir commis l'attaque de Berlin a été remis en liberté faute d'éléments le mettant en cause, indique le parquet fédéral allemand.

"La personne suspectée (...) a été remise en liberté dans la soirée sur ordre du parquet fédéral. Les résultats de l'enquête n'ont à l'heure actuelle pas mis à jour d'éléments confirmant des soupçons concrets" à son encontre, relève le parquet dans un communiqué.

"Les expertises de la police scientifique et technique n'ont pas pu établir jusqu'à présent la présence du suspect dans la cabine du poids-lourd", ajoute-t-il.

>> L'intervention du chef du parquet Peter Frank :

En présence notamment de la chancelière Angela Merkel, une cérémonie multiconfessionnelle à la mémoire des victimes de l'attaque de Berlin se tient en l'église du Souvenir, devant laquelle le camion a terminé sa course folle.

Quelles conséquences aura l'attentat de Berlin sur la politique intérieure allemande et les élections de 2017? Le débat dans Forum entre Markus Kerber, professeur à l'Université technique de Berlin, et l’historien Klaus-Peter Sick.

dpa/keystone - Maurizio Gambarini

Patrouilles plus nombreuses, obstacles érigés autour des marchés de Noël: les pays européens, Suisse comprise, renforcent leurs mesures de sécurité.

>> Lire : Sécurité accrue sur les marchés de Noël en Suisse et en Europe

Voici ce que l'on sait de cet événement que le gouvernement allemand considère comme "un attentat", similaire à celui commis à Nice le 14 juillet dernier, et dont l'auteur pourrait être toujours en fuite. Aucune revendication ou information sur d'éventuelles motivations n'ont circulé jusqu'ici.

LE CAMION

Lundi soir vers 20h, un camion a traversé sur 50 à 80 mètres un des marchés de Noël les plus visités à Berlin, dans l'ouest de la capitale allemande.

Il s'agit d'un poids lourd appartenant à une société de transport polonaise. La police allemande pense qu'il a été volé. Le corps sans vie du chauffeur, tué par balles, a été retrouvé dans le véhicule après le drame. L'arme qui a été utilisée pour l'abattre a en revanche disparu.

Le véhicule était chargé de 25 tonnes de produits métallurgiques en provenance d'Italie. Le routier se préparait à passer la nuit à Berlin, la société berlinoise qui devait prendre le chargement n'ayant pas pu le recevoir lundi.

LES VICTIMES

L'embardée du camion a fait 12 morts et 48 blessés, dont 18 grièvement selon le dernier bilan. Parmi les victimes décédées, six sont allemandes, selon la police. Les identifications des autres se poursuivent. Pour l'heure, il semble qu'il n'y ait aucune victime suisse.

LE SUSPECT ARRÊTE

La police a interpellé lundi soir à environ deux kilomètres des lieux du drame un homme supposé être le conducteur du véhicule sur la base d'un témoignage: un Pakistanais âgé, selon les médias, de 23 ans. Ce demandeur d'asile aurait été enregistré à Berlin en février après être arrivé fin décembre 2015 en Allemagne par la route des Balkans.

Interrogé par les enquêteurs, l'homme a toutefois nié être l'auteur de l'attaque, a indiqué le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière.

La police berlinoise et le Parquet fédéral, compétent dans les affaires de terrorisme, ont reconnu que leurs services n'étaient en réalité "pas certains" que l'homme interpellé "soit le chauffeur" du camion, jugeant vraisemblable que le vrai conducteur soit en fuite et potentiellement armé.

"Nous avons probablement un dangereux criminel dans la nature", a indiqué le patron de la police berlinoise, Karl Kandt.

La chancelière allemande était notamment accompagnée du maire de Berlin Michael Müller, du ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et du ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière.

Passez votre souris sur les éléments pour obtenir plus d'information.

En conférence de presse, le procureur fédéral Peter Frank indique qu'il "n'est pas clair s'il y a un ou plusieurs auteurs. Il n'est non plus pas clair si des soutiens extérieurs ont été apportés. Nous devons garder à l'esprit que la personne arrêtée n'est peut-être pas l'auteur."

Il ajoute que "nous en saurons plus en fin d’après-midi ou en début de soirée" et qu'il faudra "attendre encore quelques jours pour avoir des résultats plus précis sur cette enquête".

A sa suite, le chef de la police berlinoise, Klaus Kandt, déclare lui aussi ne pas être en mesure de "confirmer que cette personne était le conducteur".

Le Pakistanais arrêté par la police allemande pourrait ne pas être l'auteur de l'attaque terroriste, selon Die Welt, qui cite une source policière. Le quotidien allemand précise que l'auteur présumé serait toujours en fuite et armé, donc potentiellement dangereux.

La police berlinoise n'a pas encore confirmé cette information officiellement, précisant que le suspect arrêté niait les faits. La police ajoute qu'elle reste en alerte et demande à la population de rapporter des faits suspects.

Le patron de la police berlinoise Klaus Kandt a lui précisé devant la presse qu'il n'était "pas certain" que la personne arrêtée était le conducteur, ajoutant que des vérifications étaient encore en cours.

>> Les propos de Klaus Kandt :

La Suisse n'est pas davantage menacée après le drame du marché de Noël à Berlin. Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) analyse la situation en permanence, a-t-il indiqué mardi.

Le SRC n'a pas attendu l'attaque au camion contre un marché de Noël à Berlin pour prendre des mesures. D'autres événements ont impliqué un renforcement de la sécurité, et ce type de mesures ne sont pas exclues à nouveau.

Selon les informations du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), il n'y a pas de victime suisse.

Le suspect de l'attaque au camion dément toute implication, rapporte mardi la chaîne de télévision allemande N-TV, qui cite une dépêche de l'agence de presse DPA.

Selon le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière, le suspect est "a priori Pakistanais. Il est arrivé en Allemagne le 31 décembre 2015, et a été enregistré avant de réapparaître à Berlin en février". "Il nie le crime. L'enquête se poursuit", a ajouté le ministre indiquant par ailleurs que l'attentat n'avait pas été revendiqué.

Devant la presse, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a condamné l'attaque "avec force". "Mes pensées vont aux familles des victimes", a-t-elle déclaré. "Je suis horrifiée et triste" après cette attaque, a ajouté la ministre de la Justice.

Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann et le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter avaient déjà exprimé leurs condoléances dès lundi soir.

La chancelière allemande s'est exprimée devant la presse en fin de matinée. Visiblement émue, elle s'est dit "horrifiée, choquée et très triste". Elle se rendra sur les lieux du drame plus tard dans la journée. Elle a promis que la lumière serait faite sur ce crime et qu'il sera puni aussi durement que la loi le permet.

Angela Merkel a confirmé que l'attaque à Berlin représentait un attentat terroriste, "peut-être commis par un demandeur d'asile". Si l'enquête devait confirmer que l'attentat a été perpétré par un homme ayant bénéficié du soutien de l'Allemagne aux réfugiés, son caractère serait "particulièrement odieux".

"Nous trouverons la force de vivre comme nous le voulons en Allemagne: libres, ensemble, ouverts", a déclaré la chancelière lors de son allocution.

Selon les premiers éléments dont les médias disposent, il n'y avait pas de dispositif anti-intrusion à l'entrée du marché de Noël à Berlin, comme cela se fait désormais. L'enquête dira s'il y a eu ou non une faille dans le système de sécurité.

Pour l'invité du Journal du Matin Frédéric Esposito, directeur de l'Observatoire de la sécurité à l'Université de Genève, il faudra désormais penser à ce type de dispositifs de manière quasi-systématique lors des rassemblements de foule, sans pour autant "bunkériser" l'espace public.

Il rappelle surtout que la seule solution pour assurer la sécurité de manière globale en Europe est la coopération internationale. Cela signifie donc plus de moyens, mais aussi que "les Etats doivent céder un peu plus de souveraineté dans le bon fonctionnement de cette coopération policière et judiciaire."

>> A lire  : Pour assurer la sécurité, "les Etats doivent céder un peu plus de souveraineté"

>> Ecouter aussi l'interview de Frédéric Esposito en intégral :

UNIGE

Le ressortissant polonais retrouvé mort dans le camion-bélier de Berlin a probablement été assassiné par balle par l'homme qui a lancé le poids lourd dans la foule du marché de Noël, affirme Der Spiegel sur Twitter.

Le conducteur présumé du camion-bélier lancé dans la foule du marché de Noël à Berlin serait un jeune Pakistanais de 23 ans, selon le journal allemand Die Welt.

L'homme serait arrivé en Allemagne par la route des Balkans en utilisant plusieurs identités et aurait séjourné dans un centre d'accueil de réfugiés à Berlin. Il aurait été déjà arrêté par la police allemande pour des délits mineurs, selon des sources de sécurité, citées par le journal berlinois Tagesspiegel.

Les forces spéciales de la police allemande ont donné l'assaut à un hangar de l'ancien aéroport de Tempelhof, à Berlin, qui abrite désormais un centre d'accueil de réfugiés, annonce mardi le magazine allemand Focus.

Présent sur les lieux au moment de l'attaque, un témoin berlinois raconte ce qu'il a vu.

EPA/Keystone - Clemens Bilan

Le Journal du matin de RTS La Première fait le point sur l'attaque de Berlin, dont le caractère terroriste est fortement soupçonné par les autorités allemandes.

DPA/Keystone - Maurizio Gambarini

Thomas de Maizière, le ministre allemand de l'Intérieur, veut rester encore prudent sur l'attaque de Berlin. Il s'agit "probablement d'un attentat", selon lui, mais il "faut laisser quelques heures à la police pour élucider toutes les questions, et certaines resteront sans réponse".

EPA/Keystone - Michael Kappeler

Selon la police berlinoise, les évènements du marché de Noël de Berlin sont issus d'une "attaque probablement terroriste".

Le dernier bilan de l'attaque au camion de lundi soir dans un marché de Noël de Berlin fait état de 12 morts et 48 blessés.

La police berlinoise indique que le conducteur du camion a délibérément foncé dans la foule présente au marché de Noël sur la Breitscheidplatz.

>> Le suivi de la nuit à Berlin : Camion-bélier à Berlin: la police confirme que l'attaque était intentionnelle