Lors d'un entretien avec John Kerry, Mevlüt Cavusoglu aurait déclaré que "la Turquie et la Russie savent que derrière l'attaque contre l'ambassadeur de Russie, il y a FETO", acronyme désignant le réseau de Fethullah Gülen, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis, dément et se dit "choqué et profondément attristé" par cet assassinat.
Six personnes en garde à vue
Six personnes ont en outre été placées en garde à vue mardi après cet assassinat. Selon l'agence Dogan, il s'agit de proches de l'auteur des coups de feu.
Ils sont tous détenus à Aydin, ville de l'ouest de la Turquie dont était originaire le tireur. Ce policier de 22 ans a tué de plusieurs balles lundi soir l'ambassadeur russe à Ankara, Andreï Karlov, lors de l'inauguration d'une exposition de photos. L'assassinat a été filmé par des caméras.
>> Lire : Abattu à bout portant, l'ambassadeur de Russie en Turquie perd la vie
L'assaillant, qui a ensuite été abattu lors d'une opération de police, a affirmé juste après les coups de feu agir pour venger le drame de la ville d'Alep, en passe de tomber entièrement aux mains du régime syrien soutenu par Moscou.
Délégation russe à Ankara
Fait inédit, la Turquie a accepté la participation de 18 enquêteurs, agents des services secrets et diplomates russes aux investigations. La délégation russe a pris part à l'autopsie du corps de l'ambassadeur à Ankara, selon les médias turcs.
agences/jvia
La coopération Moscou-Ankara pas entravée
La Russie, l'Iran et la Turquie ont adopté une "Déclaration de Moscou" visant à mettre fin au conflit en Syrie, par laquelle ils s'engagent à oeuvrer à la mise en place d'un cessez-le-feu dans l'ensemble du pays et à organiser des négociations de paix au Kazakhstan, a déclaré mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
L'attentat de lundi à Ankara est survenu à un moment où les relations turco-russes connaissent une embellie depuis plusieurs mois après une grave crise diplomatique.
Les président russe et turc Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont ainsi tous les deux qualifié l'assassinat de "provocation" destinée à nuire aux liens entre Moscou et Ankara, le dirigeant russe soulignant qu'"il peut y avoir seulement une réponse à cela: intensifier la lutte contre le terrorisme".