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Plusieurs tués dans les tensions en République démocratique du Congo

Protestations dans le quartier de Yolo, à Kinshasa. L'opposition a appelé les citoyens à ne pas reconnaître la reconduction du président congolais Joseph Kabila. [AFP - Eduardo Soteras]
Protestations dans le quartier de Yolo, à Kinshasa. L'opposition a appelé les citoyens à ne pas reconnaître la reconduction du président congolais Joseph Kabila. - [AFP - Eduardo Soteras]
La police congolaise a tué mardi à Kinshasa plusieurs manifestants réclamant la démission du président Joseph Kabila. Son dernier mandat a expiré lundi à minuit, mais il n'entend pas quitter son poste.

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) entend se maintenir au pouvoir au moins jusqu'en avril 2018 après avoir expliqué que, pour des raisons logistiques et financières, il n'était pas possible d'organiser des élections avant cette date. Le scrutin présidentiel qui devait désigner son successeur était initialement programmé le mois dernier.

De petits rassemblements se sont formés mardi matin à Kinshasa après l'appel à la "résistance pacifique" lancé par l'opposant historique Etienne Tshisekedi.

Crainte d'une répression sanglante

Les manifestations sont interdites à Kinshasa, où l'armée est déployée, mais des coups de feu ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale de 12 millions d'habitants, faisant craindre une répression sanglante du mouvement de protestation.

"Nous vérifions des informations selon lesquelles 20 civils auraient été tués mais cela semble assez solide", a déclaré le directeur du Bureau des Nations unies aux droits de l'homme en RDC.

rtr/jvia

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L'ONU inquiète

La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a fait part mardi de "sa profonde inquiétude" face à ce qu'elle a présenté comme une "vague d'arrestations et de détentions au cours des trois derniers jours" dans le pays.

Depuis le 16 décembre, l'ONU "a recensé 113 arrestations dans le pays, dont des dirigeants et des sympathisants de l'opposition, des activistes de la société civile et des défenseurs des droits de l'Homme, des professionnels des médias", affirme la Monusco.

Le premier ministre congolais a lui appelé la population "au calme" et les forces de l'ordre "à la retenue".

Critiques européennes

Le maintien au pouvoir du président congolais suscite aussi des critiques en Belgique, l'ancienne puissance coloniale, qui a annoncé qu'elle allait "réexaminer" ses relations avec la RDC, et en France, qui a appelé l'Union européenne à faire de même.

Les diplomates craignent que des violences ne fassent replonger la RDC dans la guerre civile à l'image du conflit de 1996-2003 qui a fait des millions de morts.