Survenu lundi soir dans un lieu très touristique, ce drame a fait douze morts et une cinquantaine de blessés, dont quatorze sont toujours en danger de mort, selon le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière.
>> Lire le suivi de la journée de mardi : Le groupe Etat islamique revendique l'attaque au camion de Berlin, l'auteur toujours en fuite
Revendication de l'EI
L'attaque a été revendiquée par le groupe EI. Selon les djihadistes, elle a été menée "en réponse aux appels à cibler les ressortissants des pays de la coalition luttant contre l'EI". L'Allemagne participe en effet à la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, qui mène des raids aériens sur les positions de l'EI en Irak et en Syrie.
Avant toute revendication, l'attaque avait été qualifiée de "terroriste" par Angela Merkel. De son côté, le parquet antiterroriste avait relevé que la cible et le mode opératoire semblaient signer un acte djihadiste: les circonstances rappellent en effet l'attaque, signée de l'EI, au camion-bélier le 14 juillet à Nice en France (86 morts).
Aucune nouvelle piste évoquée
Les enquêteurs ont dû se résoudre à libérer mardi soir leur seul suspect, un demandeur d'asile pakistanais, faute d'éléments. L'auteur des faits semble donc bien en fuite et la police n'a évoqué publiquement aucune nouvelle piste.
Le Pakistanais de 23 ans, arrivé en Allemagne en 2015 et connu de la police pour des faits de délinquance, avait été interpellé rapidement après l'attaque. Les autorités avaient jugé alors que, "manifestement", elles tenaient leur homme.
"Criminel dans la nature"
Mais police et parquet antiterroriste avaient dès mardi après-midi reconnu que le véritable assaillant était sans doute en fuite: "Nous avons probablement un dangereux criminel dans la nature et bien sûr cela inquiète la population", avait déclaré le chef de la police berlinoise, Klaus Kandt.
Mercredi, la confusion et les craintes des Berlinois restaient donc grandes et les mesures de sécurité ont été renforcées à Berlin.
Débat sur l'immigration
Cet attentat a relancé le débat sur l'immigration qui agite le pays depuis des mois. L'accueil de plus de 900'000 migrants et réfugiés par l'Allemagne en 2015 a suscité des tensions au sein de la coalition au pouvoir et favorisé la percée du parti populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD).
"Ce sont les morts de Merkel!", a dénoncé l'un des responsables de l'AfD, Marcus Pretzell. "L'Allemagne n'est plus sûre" face "au terrorisme de l'islamisme radical", a renchéri la figure de proue du mouvement, Frauke Petry. Thomas de Maizière a jugé ces accusations "odieuses".
afp/gchi
Recueillement partout dans le pays
Partout dans le pays, les drapeaux des bâtiments publics ont été mis en berne et une minute de silence sera observée mercredi dans tous les stades de Bundesliga, le championnat de football, comme cela a été le cas déjà mardi.
Angela Merkel, qui s'était recueillie mardi après-midi sur les lieux de l'attaque, a assisté dans la soirée à une cérémonie oecuménique en l'église du Souvenir.