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Les autorités critiquées pour avoir laissé filer le suspect de Berlin

Des policiers devant un camp de réfugié à Emmerich (ouest), mercredi 22 décembre 2016. [Henning Kaiser]
L'enquête sur l'attentat de Berlin s'apparente à une succession de ratages / Le Journal du matin / 2 min. / le 22 décembre 2016
Une polémique sur les dysfonctionnements des autorités prenait jeudi de l'ampleur en Allemagne, le Tunisien recherché pour l'attentat de Berlin étant déjà considéré avant l'attaque comme potentiellement dangereux.

La police allemande a lancé contre le suspect, Anis Amri une chasse à l'homme à l'échelle européenne mercredi, près de deux jours après l'attentat qui a fait 12 morts et a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

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Son portefeuille et ses papiers avaient pourtant été découverts dans le poids lourd qui a ravagé lundi soir un marché de Noël. Mais les policiers se sont focalisés mardi sur un Pakistanais, finalement mis hors de cause. "Ca a duré avant que la police criminelle ne se tourne vers Amri et le considère comme suspect", constate la Süddeutsche Zeitung.

Placé sous surveillance

L'homme était pourtant bien connu des autorités. Pendant l'essentiel de l'année 2016, il avait été placé sous surveillance à Berlin car suspecté de préparer un cambriolage pour financer l'achat d'armes automatiques et un attentat. L'enquête a été abandonnée en septembre faute d'éléments probants.

Sa demande d'asile a par ailleurs aussi été rejetée mais son expulsion a été bloquée par son pays d'origine.

La presse se demande dès lors comment les policiers et les procureurs avaient pu rater autant de signaux d'alerte, l'individu ayant par ailleurs été lié des mois durant à la mouvance salafiste et à des prédicateurs de la guerre sainte bien connus.

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"Les autorités l'avaient dans le viseur et il a quand même réussi à disparaître", s'étonne le magazine Der Spiegel. Pour le journal local Darmstädter Echo, l'un des problèmes est la multiplication dans un Etat fédéral des échelons de pouvoir et des autorités.

Heribert Prantl, de la Süddeutsche Zeitung, relève lui aussi "que des erreurs ont été commises", "la surveillance (d'Anis Amri) n'était ni adaptée ni suffisante". Il souligne cependant qu'"un Etat de droit a le droit d'en commettre, autrement c'est le risque d'une dérive autoritaire à la manière de la Russie ou de la Turquie".

Pression sur Angela Merkel

"Ce n'est pas comme cela que nous allons garantir la sécurité de l'Allemagne", a dénoncé l'un des responsables du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel (CDU), Armin Laschet. "Les informations que nous avons sur la manière dont les autorités ont travaillé sont choquantes", a-t-il ajouté sur la radio publique.

Ces dysfonctionnements ne font pas non plus les affaires de la chancelière Angela Merkel, accusée, en particulier par la droite populiste, d'avoir ouvert l'Allemagne à la menace terroriste en permettant l'arrivée de 900'000 réfugiés en 2015, puis de 300'000 autres cette année.

>> Lire : L'attentat de Berlin met une pression inédite sur Angela Merkel

>> Revoir le débat de l'émission Infrarouge, "Après Berlin, à qui le tour?" :

Après Berlin, à qui le tour ?
Après Berlin, à qui le tour ? / Infrarouge / 58 min. / le 21 décembre 2016

agences/gchi

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Foyer de réfugiés perquisitionné

Mercredi, environ 150 policiers ont perquisitionné un foyer de réfugiés dans l'ouest de l'Allemagne, à Emmerich, où l'homme a séjourné il y a quelques mois, selon des médias allemands.

Faute de résultat, les autorités se sont résolues à publier un avis de recherche à l'échelle européenne.