Selon un haut responsable israélien, les autorités israéliennes ont contacté l'équipe de transition mise en place par le futur président des Etats-Unis lorsqu'il est apparu qu'elles ne pourraient pas convaincre l'administration Obama d'opposer son veto au projet égyptien. Lors de ce contact "à haut niveau", les Israéliens ont demandé l'intervention de Donald Trump, qui succédera à Barack Obama à la Maison Blanche le 20 janvier prochain.
D'après deux diplomates occidentaux, Obama, qui avait opté pour un veto en février 2011 sur un projet de résolution similaire, était cette fois décidé à s'abstenir. Dans les faits, Washington aurait ainsi permis l'adoption du texte par les 14 autres Etats membres du Conseil. Pour les Israéliens, a poursuivi ce haut responsable israélien, cette abstention américaine aurait constitué une "violation de son engagement fondamental à protéger Israël à l'ONU".
Le gouvernement israélien, a ajouté cette source, est convaincu que l'administration Obama, qui entretient des relations difficiles avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait programmé de longue date cette abstention et s'est coordonnée avec la partie palestinienne.
L'Egypte sommée de s'expliquer
L'Egypte, qui avait déposé le projet de résolution, a finalement décidé de repousser la mise aux voix. La présidence égyptienne a parallèlement fait savoir que Donald Trump et Abdel Fattah al Sissi s'étaient entretenus par téléphone. "Les présidents sont convenus de l'importance de donner à la nouvelle administration américaine toutes les chances de traiter toutes les dimensions du dossier palestinien dans l'optique de parvenir à un accord total et définitif", a dit un porte-parole du président égyptien.
Pour autant, l'affaire n'est peut-être pas terminée: quatre autres membres du Conseil de sécurité (Nouvelle-Zélande, Venezuela, Malaisie et Sénégal) ont mis en demeure jeudi soir l'Egypte de préciser d'ici minuit (vendredi 06h00 en Suisse) si elle envisageait de demander de nouveau un vote dans la journée de vendredi.
En cas de refus du Caire, ils se disent prêts à suppléer la délégation égyptienne en déposant eux-mêmes le projet de résolution.
ats/fme