Le vote à l'ONU vendredi condamnant les colonies israéliennes auquel les Etats-Unis n'ont pas opposé de veto et qui a provoqué la colère de l'Etat hébreu "visait à préserver la solution à deux Etats", a expliqué John Kerry. Selon lui, le statu quo au Proche-Orient mène à "une occupation perpétuelle".
Le secrétaire d'Etat américain a cependant admis qu'une solution du conflit israélo-palestinien impliquant la cohabitation de deux Etats semblait éloignée. Mais, a-t-il dit, les Etats-Unis "ne peuvent pas, en toute conscience, ne rien faire, ne rien dire, au moment où les chances d'aboutir à la paix s'amenuisent".
"Comment Israël peut-il concilier son occupation perpétuelle avec ses idéaux démocratiques ?", a fait valoir le secrétaire d'Etat. "Quiconque réfléchissant sérieusement à la paix ne peut ignorer la réalité de la menace des colonies sur la paix", a-t-il ajouté.
John Kerry s'est exprimé à Washington, lors d'un discours exposant la vision de l'administration du président sortant Barack Obama sur le Proche-Orient. Tout comme Barack Obama, il quittera ses fonctions le 20 janvier.
"Kerry a une vision biaisée"
La réaction israélienne ne s'est pas faite attendre. Quelques minutes seulement après le discours de John Kerry, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sèchement dénoncé un discours "biaisé contre Israël".
"Comme la résolution du Conseil de sécurité que le secrétaire d'Etat a fait avancer à l'ONU, son discours de ce soir était biaisé contre Israël", a déclaré Benjamin Netanyahu, cité dans un communiqué de son bureau.
"Pendant plus d'une heure, John Kerry s'en est pris obstinément aux colonies et a très peu évoqué la racine du conflit - l'opposition palestinienne à un Etat juif quelles que soient ses frontières", a-t-il dit.
Donald Trump déjà au front
Plus tôt dans la journée, le futur président américain Donald Trump a critiqué l'attitude de l'administration Obama vis-à-vis d'Israël. Il a écrit sur Twitter: "Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël subir un tel mépris et un tel manque de respect. Les Etats-Unis ont été leur grand ami mais...".
"Ce n'est plus le cas. L'horrible accord avec l'Iran a été le début de la fin et maintenant il y a ça (la résolution de l'Onu, ndlr)! Reste fort, Israël, le 20 janvier arrivera vite", a-t-il ajouté en référence au jour de son entrée en fonction à la Maison Blanche.
reuters/afp/mre