La romancière devrait être libre de ses mouvements à partir de jeudi en fin d'après-midi. En détention provisoire depuis plus de quatre mois, Asli Erdogan doit sortir de prison dans l'après-midi, a affirmé une amie de la romancière.
La linguiste reconnue Necmiye Alpay, qui fait partie des huit autres accusés de ce procès, a aussi bénéficié d'une décision de remise en liberté. De même que Zana Bilir Kaya, ex-rédacteur en chef du quotidien Ozgür Gündem, fermé par décret-loi en octobre car accusé de "propagande terroriste" pour le compte de la rébellion kurde.
Selon l'agence de presse turque Dogan, les accusés ne sont toutefois pas acquittés et le procès doit en réalité reprendre le 2 janvier. Tous sont accusés d'avoir collaboré avec Ozgür Gündem et d'être "membres d'une organisation terroriste", en l'occurrence le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils risquent la prison à vie.
Indignation internationale
L'arrestation d'Asli Erdogan avait provoqué une vague d'indignation en Turquie et dans le monde, relayée par de nombreux artistes, intellectuels et écrivains. Ses soutiens affirment qu'Asli Erdogan souffre d'asthme et de diabète et s'inquiètent pour son état de santé.
>> Lire : La romancière Asli Erdogan, incarcérée en Turquie, soutenue en Suisse
Des observateurs envoyés par les consulats français, allemand, britannique et italien ont notamment assisté au procès jeudi.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse dressé par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo
ats/mre
Un nouveau journaliste arrêté
L'influent journaliste turc Ahmet Sik a été arrêté pour propagande terroriste, rapporte jeudi l'agence de presse Anatolie. Il travaille pour le quotidien Cumhuriyet, l'un des rares journaux encore critiques à l'égard des autorités.
Aucun représentant du parquet n'a pu être contacté, mais Ahmet Sik a lui-même a annoncé sur Twitter qu'il avait été conduit au parquet. Outre les soupçons de propagande terroriste, il est accusé d'outrages envers l'Etat, l'appareil judiciaire, l'armée et la police,
Quatre-vingt-un reporters sont derrière les barreaux en Turquie et 130 organes de presse ont été interdits depuis le coup d'Etat de juillet, selon le Comité de protection des journalistes.