En réponse aux "violations" par le régime de la trêve, "les factions rebelles annoncent (...) le gel de toute discussion liée aux négociations d'Astana", ont-ils indiqué dans un communiqué.
En vigueur depuis quatre jours, la cessation des hostilités devait ouvrir la voie à des négociations de paix fin janvier au Kazakhstan, sous l'égide de Moscou et de Téhéran, les parrains du régime, et d'Ankara, soutien des rebelles.
Mais les insurgés dénoncent la poursuite des bombardements du régime sur Wadi Barada, où il tente de capturer des sources d'eau vitales pour la capitale. A 15 kilomètres de Damas, la région tenue par les rebelles détient les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les quatre millions d'habitants de la ville et ses environs.
Deux civils tués
Depuis deux semaines, l'armée de l'air syrienne bombarde presque quotidiennement cette zone. Les troupes du régime ont avancé lundi jusqu'aux abords d'Aïn al-Figé, une importante source d'eau, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Dans cette région, deux civils ont été tués par des tireurs embusqués du régime, ajoute l'OSDH.
Le 25 décembre, le régime a accusé les rebelles d'avoir "contaminé au diesel" ce réseau d'eau, mais ces derniers ont pointé du doigt l'incurie du pouvoir en place. Résultat, depuis plus d'une semaine, la capitale souffre de pénuries d'eau.
La trêve menacée
Face à la poursuite des bombardements, les rebelles de Wadi Barada ont mis en garde contre le danger qui plane sur la trêve globale: "Nous appelons les parrains de la trêve à assumer leur responsabilité et à mettre la pression sur le régime et ses milices alliées pour qu'ils cessent leurs violations flagrantes de l'accord".
Dans le cas contraire, "nous appellerons toutes les factions rebelles opérant en Syrie à désavouer l'accord et à enflammer les fronts" en solidarité avec Wadi Barada, poursuit le communiqué. La région est encerclée par le régime depuis la mi-2015.
afp/vtom
L'alliance avec des djihadistes complique la situation
Comme lors des précédentes trêves, qui avaient volé en éclats en quelques jours, c'est notamment l'alliance des groupes rebelles avec Fateh al-Cham, l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie, qui rend très difficile une application du cessez-le-feu.
D'après l'OSDH, des membres du groupe djihadiste Fateh al-Cham combattent aux côtés des rebelles dans cette région. Ce groupe, tout comme l'organisation Etat islamique (EI), est exclu de l'accord de trêve.
Un responsable dans le groupe rebelle Jaich al-Islam, Abdel Rahmane al-Hamoui, a de son côté démenti toute "présence de Fateh al-Cham ou de tout groupe exclu de la trêve à Wadi Barada".