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Les républicains abandonnent leur réforme sur la corruption des élus

Le député républicain de Virginie Bob Goodlatte (c.) est à l'origine du projet. [Reuters - Yuri Gripas]
Le député républicain de Virginie Bob Goodlatte (c.) est à l'origine du projet. - [Reuters - Yuri Gripas]
Après une critique du président élu américain Donald Trump, les élus républicains ont renoncé mardi à l'affaiblissement d'un organe indépendant chargé de veiller à l'éthique des membres du Congrès, soutenue lundi à la surprise générale.

Les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, ont voté lundi à la surprise générale un amendement visant à entraver le Bureau d'éthique du Congrès (Office of Congressional Ethics, OCE). L'information a suscité une polémique et fait la Une des grands médias américains tels le New York Times.

Cet organe indépendant et non partisan avait été créé en 2008 pour enquêter sur des soupçons visant des législateurs, dans la foulée de plusieurs scandales de corruption.

Volte-face après un tweet

Mardi, le président élu Donald Trump a réagi en critiquant sur Twitter la décision du Congrès: "Avec tout le travail que ce Congrès a, est-ce que affaiblir la commission d'éthique, aussi injuste qu'elle puisse être, doit vraiment être leur premier acte et priorité? Concentrez-vous sur la réforme des impôts, sur le système de santé et tant d'autres choses de plus grande importance!"

Suite à cette polémique, les républicains ont fait marche arrière mardi, alors que toute la Chambre était appelée à adopter le projet, indique l'AFP.

Opposition de pontes du parti

La réforme avait pour effet de faire passer l'OCE dans le giron du comité d'éthique de la Chambre des représentants qui est, lui, dirigé par des politiciens. En clair, les législateurs voulaient décider eux-mêmes si leurs collègues devaient faire face à des accusations pénales.

Malgré l'opposition de pontes du parti (dont le président de la Chambre Paul Ryan), les républicains avaient voté massivement en faveur de la mesure, beaucoup estimant avoir été injustement pris pour cibles par l'OCE dans le passé.

ptur/vtom

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"L'éthique est la première victime du nouveau Congrès"

Lundi, la mesure a été vertement critiquée par de nombreux militants anti-corruption et par le camp démocrate, dont la cheffe de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

"Les républicains prétendent vouloir 'drainer le marécage' (référence à des propos tenus par le président élu Donald Trump, qui avait promis de purger le Capitole des lobbies et de la corruption, ndlr) mais la veille du jour où le nouveau Congrès est assermenté, ils éliminent le seul organe indépendant de surveillance de leurs actions", avait-elle critiqué. "Evidemment, l'éthique est la première victime du nouveau Congrès républicain."