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"Il faut des twitterologues pour déchiffrer les tweets de Trump"

Donald Trump lors d'un de ses mettings de campagne à Las Vegas, dans le Nevada. [AP Photo/Keystone - John Locher]
La "tweet-diplomatie" de Donald Trump pourra-t-elle continuer à la Maison Blanche? / Le 12h30 / 3 min. / le 3 janvier 2017
Charges musclées contre certains pays, remises en cause de contrats d'armement, attaques personnelles et autres menaces: l'utilisation de Twitter par Donald Trump détonne. Pour Matthias Lüfkens, il faut prendre ces tweets au sérieux.

Dans un tweet envoyé lundi soir, le président élu américain Donald Trump a lancé une nouvelle salve contre la Corée du Nord et son voisin chinois, assurant qu'il ne laisserait pas Pyongyang mettre au point un missile capable de frapper le territoire américain (cf. encadré).

Que va-t-il donc faire à son arrivée à la Maison Blanche? "Donald Trump utilise souvent Twitter pour envoyer des messages sibyllins et on ne sait pas trop à quoi s'attendre", relève dans Le 12h30 Matthias Lüfkens, directeur numérique à l'agence de communication Burston-Marsteller.

Des messages à "prendre au sérieux"

Pour ce spécialiste des réseaux sociaux, comme il fallait des kremlinologues au temps de l'Union soviétique pour scruter les messages de Moscou, "il faut aujourd'hui des twitterologues pour déchiffrer les 140 caractères que Donald Trump envoie tous les jours".

On peut croire qu'il n'y aura pas de tweet enragé à minuit du président américain

Matthias Lüfkens

Matthias Lüfkens, auteur de l'étude Twiplomacy sur l'usage des réseaux sociaux dans la diplomatie, soutient qu'il faut prendre les tweets du président élu "très au sérieux", car ils font office de "ballons d'essai pour dévoiler son programme gouvernemental".

L'expert insiste toutefois sur le fait que Donald Trump utilise actuellement son compte Twitter personnel et qu'il devrait être moins querelleur avec le compte officiel @potus, pour "President of the United States". "On peut croire qu'il n'y aura pas de tweet enragé à minuit du président américain."

Didier Kottelat

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Trump s'en prend à la Chine sur Twitter

Sur Twitter, Donald Trump s'en est pris à la Chine lundi, estimant que celle-ci tire grandement profit de ses liens économiques avec les Etats-Unis mais qu'elle ne contribuera pas à contrôler une Corée du Nord lancée dans la course à l'arme nucléaire.

"La Chine tire une quantité massive de profits des Etats-Unis, par le biais d'un commerce totalement à sens unique, mais elle n'apportera pas son aide sur la Corée du Nord. Super!", a tweeté celui qui entrera en fonctions le 20 janvier.

China has been taking out massive amounts of money & wealth from the U.S. in totally one-sided trade, but won't help with North Korea. Nice!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 2 janvier 2017



Il a affirmé d'autre part, toujours sur Twitter, que la Corée du Nord ne se doterait pas d'une arme nucléaire en mesure d'atteindre les Etats-Unis. "Cela ne se fera pas", a encore écrit le président élu américain.

North Korea just stated that it is in the final stages of developing a nuclear weapon capable of reaching parts of the U.S. It won't happen!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 2 janvier 2017



Le numéro nord-coréen a déclaré le 1er janvier que son pays était à deux doigts de tester un missile balistique intercontinental, bien que des experts estiment qu'il faudra encore des années à Pyongyang avant d'être à même de pouvoir propulser une charge nucléaire jusqu'aux Etats-Unis.

Menaces envers General Motors

Donald Trump a menacé mardi d'imposer "une lourde taxe frontalière" au constructeur automobile américain General Motors (GM) s'il ne fabriquait pas aux Etats-Unis les voitures qu'il y vend.

"General Motors livre des voitures Chevy Cruze, fabriquées au Mexique, à ses concessionnaires aux Etats-Unis sans payer de taxe. Fabriquez aux Etats-Unis ou payez une lourde taxe frontalière", a tweeté le président élu.

General Motors is sending Mexican made model of Chevy Cruze to U.S. car dealers-tax free across border. Make in U.S.A.or pay big border tax!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 3 janvier 2017



General Motors a démenti pour partie les accusations de Donald Trump, en expliquant que la Chevrolet Cruze vendue aux Etats-Unis est produite sur le site de Lordstown dans l'Ohio (nord-est).

"GM construit la Chevrolet Cruze hatchback (un modèle coupé différent de la Chevrolet Cruze, une berline familiale) pour les marchés mondiaux au Mexique, dont un petit nombre d'unités est commercialisé aux Etats-Unis", a ajouté le groupe.