Devant la présidente qui l'interrogeait sur ses motivations, Cédric Herrou, 37 ans, a revendiqué une action politique. "Je le fais parce qu'il y a des gens qui ont un problème, je le fais parce qu'il faut le faire", a déclaré cet agriculteur.
Cédric Herrou dirige une exploitation produisant des olives et des oeufs dans la vallée de la Roya, l'une des voies d'entrée vers la France des migrants venus d'Italie. Il est poursuivi pour avoir aidé des migrants en situation irrégulière à franchir la frontière franco-italienne, pour les avoir transportés et hérbergés.
Soutien populaire
Mercredi, il a reçu le soutien de quelque 300 personnes, dont de nombreux membres du collectif d'aide aux migrants Roya Citoyenne, rassemblées devant le palais de justice.
Le 23 novembre, six mois de prison avec sursis ont déjà été requis à Nice contre un enseignant-chercheur poursuivi pour avoir convoyé des Erythréennes venues d'Italie.
ats/afp/jjn
Une action qui divise
La justice reproche surtout à Cédric Herrou l'installation en octobre 2016 sans autorisation d'une cinquantaine d'Erythréens dans un centre de vacances désaffecté. Cette occupation a été dénoncée par les élus de droite. Elle avait pris fin avec l'intervention des forces de l'ordre.
Le procureur a dénoncé l'usage de ce procès comme une tribune politique, alors que l'avocat de l'agriculteur a plaidé la relaxe. "On veut le faire condamner pour que les autres ne recommencent pas".
La décision sera rendue le 10 février.