Mario Soares avait été admis le 13 décembre à l'unité de soins intensifs de l'hôpital de la Croix-Rouge alors qu'il présentait "des signes d'aggravation générale de son état de santé".
"Coma profond" depuis le 24 décembre
Après une amélioration passagère, son état s'était brusquement détérioré le 24 décembre et depuis lundi il était plongé dans un "coma profond". L'hôpital n'a pas précisé les raisons médicales de son décès.
Selon ses proches, il ne s'était jamais complètement remis d'une encéphalite dont il avait été atteint en janvier 2013, et sa santé s'était encore dégradée après le décès de son épouse en juillet 2015.
Sa dernière apparition en public remonte à septembre, à l'occasion d'un hommage rendu à sa femme. L'ancien chef d'Etat avait fêté ses 92 ans le 7 décembre.
Deuil national
"Nous avons perdu aujourd'hui celui qui a tant de fois été le visage et la voix de notre liberté, pour laquelle il s'est battu toute sa vie", a déclaré le Premier ministre Antonio Costa.
"Aujourd'hui, le Portugal a perdu le père de sa liberté et de sa démocratie, la personne et le visage que les Portugais identifient le plus au régime né le 25 avril 1974 (la 'révolution des oeillets')", a réagi le Parti socialiste, dont il était le fondateur.
Trois jours de deuil national ont été décrété à partir de lundi.
afp/mo
Plus de 40 ans de scène politique
Mario Soares, qui a contribué à l'avènement de la démocratie en 1974 puis à l'intégration européenne du Portugal, est resté sur le devant de la scène politique pendant une quarantaine d'années.
Figure influente du pays, il a été le fondateur du Parti socialiste portugais, ministre des Affaires étrangères, deux fois chef de gouvernement, président de la République de 1986 à 1996, et député européen.
Très actif jusqu'à un âge avancé, il a pourfendu avec virulence les mesures d'austérité mises en oeuvre par l'ancien gouvernement de centre droit pour assainir les finances du pays, sous assistance financière entre 2011 et 2014.