Les négociations pour la réunification de Chypre ont repris à Genève
L'avenir de la réunification de Chypre se discute depuis lundi matin à Genève. Les dirigeants des entités grecque et turque ont entamé leurs discussions pour mettre fin à une division de plus de 40 ans.
Le président chypriote grec Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci se sont retrouvés peu après 9h à l'ONU à Genève. Ils n'ont fait aucune déclaration à leur arrivée.
Ils doivent jusqu'à mercredi au moins se pencher de nouveau sur la question territoriale, au centre de leurs discussions facilitées par l'émissaire de l'ONU Espen Barth Eide. Cela afin de présenter mercredi les cartes des deux parties d'une future fédération.
Parmi les autres questions à résoudre figure la spoliation des biens. Nicos Anastasiades souhaite le retour d'au moins 100'000 Chypriotes grecs dans les propriétés qu'ils avaient dû quitter dans le nord de l'île lors de la partition en 1974.
Possible venue d'Erdogan
Les Chypriotes turcs de leur côté veulent voir le moins possible de personnes évacuer leur foyer actuel. Aucun résultat concret n'avait été obtenu sur ce point au terme des pourparlers au Mont-Pèlerin le 22 novembre 2016.
Dès jeudi, une conférence doit réunir les deux dirigeants et ceux des Etats garants de la sécurité de l'île: Turquie, Grèce et Grande-Bretagne. Le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait effectuer le déplacement en cas d'avancée d'ici mercredi.
Selon le traité d'indépendance de 1960, les trois pays garants peuvent en cas de besoin intervenir militairement pour rétablir l'ordre constitutionnel. Cette mesure avait été utilisée par la Turquie en 1974, dont l'armée avait envahi la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce.
ats/fb/tmun
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Désaccord en novembre
L'ONU n'a pas ménagé ses efforts pour remettre sur les rails le processus de négociations ouvert en mai 2015, et qui avait semblé s'effondrer le 22 novembre. Réunis en Suisse, Nicos Anastasiades et Mustafa Akinci s'étaient séparés sur un désaccord.
S'ils ont accepté de reprendre les discussions, les deux camps affichent toujours de profondes divergences sur les questions cruciales à résoudre pour mettre fin à l'un des plus vieux conflits du monde: arrangements territoriaux et de sécurité, restitution des propriétés spoliées, etc. Les Chypriotes grecs souhaitent notamment un retrait des militaires turcs positionnés dans le nord. Leurs homologues turcs préféreraient le maintien d'une présence réduite.
Deux entités sur une même île
Depuis l'invasion turque, la République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud, où vivent les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent dans le nord, où une République turque de Chypre du Nord (RTCN) a été autoproclamée et n'est reconnue que par la Turquie.