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Les questions soulevées par le rapport non authentifié sur Trump et la Russie

Le rapport circulait depuis plusieurs semaines à Washington et dans les rédactions américaines.
Le rapport circulait depuis plusieurs semaines à Washington et dans les rédactions américaines.
La mise en ligne par BuzzFeed du rapport compromettant sur Donald Trump a provoqué un débat sur la méthode journalistique et sur la crédibilité des informations incluses dans ces 35 pages.

Publié par le site l'information BuzzFeed, le rapport composé d'une série de notes datées de juin à décembre 2016 et rédigées par un ex-agent du contre-espionnage britannique agite Washington et le monde médiatique américain.

>> Lire aussi : La Russie disposerait d'informations compromettantes sur Donald Trump

La publication de ces 35 pages, qui n'ont pas encore pu être authentifiées, soulève des questions sur le choix éditorial de BuzzFeed. Le New York Times explique que des versions du dossier circulaient "depuis l'automne dernier" entre des politiciens et certains journalistes.

Le rédacteur en chef de BuzzFeed s'est justifié en expliquant avoir décidé de publier le dossier car "il circulait largement au plus haut niveau du gouvernement et dans les médias", tout en soulignant "qu'il existe de sérieuses raisons de douter de certaines affirmations" qu'il contient.

CNN, qui a révélé en premier que les chefs du renseignement américain avaient informé Donald Trump de l'existence d'informations compromettantes recueillies pendant des années par la Russie, n'a pas voulu entrer dans les détails des 35 pages, n'ayant pas pu "corroborer de façon indépendante ces allégations".

D'autres médias et journalistes ont réagi à la publication en affirmant avoir eu en main le document depuis plusieurs semaines.

Glenn Greenwald, qui a publié les révélations d'Edward Snowden, a ironiquement résumé la situation dans un tweet: "Une personne anonyme, affirmant être un ancien agent britannique et mandaté par les démocrates, dit que des personnes anonymes lui ont dit des choses".

Wired a interrogé des spécialistes sur le rapport. Un ancien analyste de la CIA, Patrick Skinner, estime qu'il faut prendre le document avec des pincettes, le définissant comme un travail de renseignement "brut" qui ne devrait pas être mis à disposition du public.

Un ancien agent britannique appelle à encore plus de prudence: "Sans aucun doute cela ressemble au travail d'un ancien agent de terrain disposant de sources intéressantes, mais qui ne maîtrise pas la rédaction de ce type de rapport".

Des informations à vérifier

Des doutes partagés également par Aki Peritz, un autre ex-analyste de la CIA, qui signale que certaines informations pourraient être croisées, comme la présence à Prague de Michael Cohen, l'avocat de Trump, pour une supposée rencontre avec des officiels russes. Ce que l'intéressé a déjà nié sur Twitter.

"Mon point de vue est que la communauté du renseignement semble prendre ces informations au sérieux", souligne toutefois Susan Hennesse, ancienne avocate de la NSA, pour qui le fait qu'un résumé ait été présenté à Donald Trump et à Barack Obama indique que les agences considèrent au moins une partie du contenu comme important, voire véridique.

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