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Le revenu universel divise lors du premier débat de la gauche française

Les sept candidats à la primaire de la gauche, de gauche à droite: Arnaud Montebourg, Jean-Luc Bennahmias, François de Rugy, Benoît Hamon, Vincent Peillon, Manuel Valls et Sylvia Pinel. [keystone - Philippe Wojazer]
Les sept candidats à la primaire de la gauche, de gauche à droite: Arnaud Montebourg, Jean-Luc Bennahmias, François de Rugy, Benoît Hamon, Vincent Peillon, Manuel Valls et Sylvia Pinel. - [keystone - Philippe Wojazer]
Les sept candidats à la primaire de la gauche française ont débattu notamment du revenu universel jeudi soir lors d'un premier débat télévisé pour l'élection présidentielle.

Jouant la carte du rassemblement, les sept candidats ont pris soin d'éviter les escarmouches frontales lors du débat télévisé, diffusé sur TF1 et RTL. Chacun s'est évertué à exposer ses propositions - fiscalité ou sécurité sociale - tout en attaquant le candidat de droite, François Fillon, au projet jugé "brutal".

Le revenu universel, proposé par Benoît Hamon et Jean-Luc Bennhamias, a été l'un des thèmes qui a animé le débat télévisé.

Pour Benoît Hamon, la révolution numérique va avoir des conséquences négatives sur l'emploi, "il faut donc nous équiper". Il propose d'instaurer un revenu universel d'environ 700 euros. Irréalisable?

"Quand Michel Rocard a mis en oeuvre le Revenu minimum d'insertion, on entendait des arguments pareils, quand Martine Aubry a mis en place la Couverture maladie universelle on entendait la même chose. Le revenu universel ne peut être mis en place que par étapes, la première sera de le mettre en oeuvre pour les plus pauvres."

>> Ecouter l'extrait du débat :

Benoît Hamon défend le revenu universel
Benoît Hamon défend le revenu universel / L'actu en vidéo / 2 min. / le 12 janvier 2017

Au revenu universel, Manuel Valls oppose le "revenu décent", versé seulement aux plus démunis pour leur assurer un minimum d'existence: "Moi, je veux une société du travail", a-t-il martelé. "Le travail, c'est la dignité, pour les ouvriers, pour les salariés, pour les fonctionnaires de ce pays. Je veux qu'on donne de la rémunération au travail. En même temps, il faut lutter contre la pauvreté, par l'emploi."

>> Ecouter l'extrait du débat :

Manuel Valls": Je défends une société du travail"
Manuel Valls": Je défends une société du travail" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 12 janvier 2017

Pour Arnaud Montebourg, la raréfaction du travail, qui est une spécificité de la zone euro, est directement liée aux politiques d'austérité. "C'est la raison pour laquelle une relance économique et écologique donne du pouvoir d'achat", estime-t-il, citant en exemple le fait que cinq pays du G8 ont fait des politiques de relance et obtenu des résultats.

Hamon et Montebourg affrontent Manuel Valls sur la loi El Khomri

Parmi les autres thèmes débattus, la loi El Khomri, qu'Arnaud Montebourg a promis d'abroger s'il était élu: "Il faut abroger la loi El Khomri. Elle encourage à la baisse, dans un même secteur, la rémunération des salariés."

>> Regarder l'extrait du débat :

Arnaud Montebourg: "J'abrogerai la loi El-Khomri"
Arnaud Montebourg: "J'abrogerai la loi El-Khomri" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 12 janvier 2017

Et Benoît Hamon de renchérir: "J'ai une pensée pour les salariés de La Voix du Nord. Le plan de licenciement qui leur est imposé a été autorisé car la loi travail le permet."

Unanimes sur les exécutions extrajudiciaires

Outre les questions économiques et sociales sur le travail ou le chômage, la sécurité et le terrorisme a également occupé une grande partie des discussions.

Interrogés sur les "exécutions extrajudiciaires" de terroristes autorisées par le président François Hollande, tous les candidats ont justifié ces interventions, bien que certains auraient préféré que ces révélations restent "secret défense". "Nous sommes en guerre. Ce qui doit être fait doit être fait. Ce qui doit être tenu secret doit être tenu secret", a dit Manuel Valls.

>> Regarder la réponse des candidats :

Secrets d'Etat et exécutions extrajudiciaires
Secrets d'Etat et exécutions extrajudiciaires / L'actu en vidéo / 1 min. / le 12 janvier 2017

fme

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Le bilan de Hollande jugé contrasté

Les sept candidats de la primaire de la gauche ont été invités à juger en quelques mots l'action du chef de l'Etat, qui a renoncé à briguer un second mandat. L'ancien Premier ministre Manuel Valls s'est montré le plus positif en parlant de sa "fierté d'avoir servi les Français dans une période très difficile".

Plus critique, l'ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a évoqué "un bilan difficile à défendre mais qui contient des avancées", comme la COP21 ou le mariage pour tous, mais "qui a échoué sur le chômage".

Un autre ancien ministre, Benoît Hamon, a parlé d'un "sentiment d'inachevé, tandis que Vincent Peillon, ancien ministre de l'Education, a décrit une "profonde incompréhension qui s'est établie avec le pays et avec ceux qui nous avaient soutenus".