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Le système des réserves indiennes qualifié "d'apartheid" au Canada

Une vague de suicide avait également été enregistrée en 2016 dans réserve d'Attawapiskat, au nord de l'Ontario [Reuters - Frank Gunn/Pool]
Une vague de suicides a également été enregistrée en 2016 dans la réserve d'Attawapiskat, au nord de l'Ontario - [Reuters - Frank Gunn/Pool]
Un rapport d'enquête québécois sur une série de suicides dans une communauté indienne met en cause le système des réserves autochtones au Canada, qualifié de "régime d'apartheid" auquel il "serait temps de mettre fin".

Le rapport publié samedi par le bureau du coroner du Québec conclut que les suicides de cinq personnes, survenus en 2015 dans une petite communauté innue du nord-est du Québec, étaient "évitables".

Selon le coroner, "le problème majeur de base réside dans le régime d'"apartheid" dans lequel les autochtones sont plongés "depuis 150 ans sinon plus". "La loi sur les Indiens qui est une loi archaïque et désuète établit deux sortes de citoyens", souligne-t-il.

Situation sociale préoccupante

"Les autochtones ont été campés dans des réserves dans lesquelles ils ne peuvent pas se développer ni s'émanciper. Le message qui (leur) est continuellement envoyé est: 'vous êtes différents et incapables'", note le coroner.

Les autochtones sont plus touchés "par le manque d'emploi, la pauvreté, la consommation d'alcool et de drogues, la criminalité, la violence conjugale, le décrochage scolaire, le placement d'enfants et le suicide que les autres communautés", selon le rapport.

ats/fasl

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Taux de suicide deux fois plus élevé

Le rapport, d'une quarantaine de pages, porte sur les décès par suicide de cinq personnes, dont quatre femmes, entre février et octobre 2015, dans la petite communauté innue d'Uashat Mak Mani-Utenam, dans le nord-est du Québec.

D'autres communautés indiennes au Canada ont été frappées par des séries de suicides l'an dernier. Selon le rapport, "le taux de suicide chez les autochtones est deux fois supérieur à la moyenne nationale."