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"En cas d'offensive fiscale, on risque d'avoir un Brexit perdant-perdant"

Charles de Marcilly. [LinkedIn]
Sir Graham Watson, ancien député européen britannique / L'invité de la rédaction / 20 min. / le 17 janvier 2017
Theresa May doit exposer mardi son plan en vue des négociations sur le Brexit, qui comprendra 12 objectifs de discussion. Selon Charles de Marcilly, les deux parties ont intérêt à divorcer à l'amiable.

La sortie du marché unique européen ainsi que de l'union douanière figureront au nombre des 12 priorités de la Première ministre britannique Theresa May pour le Brexit, écrit lundi le Telegraph.

Or, jusqu'ici, l'Union européenne (UE) est restée très ferme sur les quatre libertés individuelles, ces fameuses libertés de circulation, rappelle Charles de Marcilly, responsable de la Fondation Robert Schuman à Bruxelles, invité du Journal du Matin sur La Première: "Theresa May essaie de renvoyer l'UE dans les cordes, en disant que, finalement, le marché unique ne l'intéresse pas. Il faudra donc probablement redéfinir une ligne de conduite."

D'autant que, selon le Telegraph, Theresa May fera de la reconquête du contrôle des frontières du Royaume-Uni l'un des thèmes centraux de sa stratégie en matière. "Pas d'appartenance partielle à l'Union européenne, pas de membre associé de l'UE, rien qui nous laisse à moitié dehors, à moitié dedans. Nous ne cherchons pas à adopter un modèle dont bénéficient déjà d'autres pays", doit-elle déclarer, selon le journal.

"Pas l'intérêt d'avoir un Etat défaillant à sa frontière"

Theresa May pourrait aussi se montrer offensive dans le domaine fiscal, ce qui créerait une sorte de concurrence "désagréable" pour l'Union européenne, estime également Charles de Marcilly, avant de mettre en garde: "Il faut faire attention, car on pourrait se dire que Theresa May a les cartes en main. Mais il y aura la réponse des autres Etats européens. Ce n'est pas du tout un jeu à somme nulle. Je crois que, si elle part dans cette direction, on risque d'avoir un Brexit qui sera perdant-perdant."

Le responsable de la Fondation Robert Schuman Charles précise par ailleurs que l'Union européenne, pas plus que le Royaume-Uni, n'a d'intérêt à faire du tort à l'autre. "L'UE n'a aucun intérêt d'avoir un Etat défaillant à sa frontière. Elle perd sa seconde économie, c'est donc une forme d'amputation pour elle." Il lui faudra donc aussi combler ce manque à gagner.

Sur ce point, Theresa May semble d'accord: "Nous cherchons un partenariat nouveau et équitable - entre une Grande-Bretagne indépendante, qui se prend en main, et nos amis et alliés de l'Union européenne", doit déclarer Theresa May, selon le Telegraph.

agences/fb/fme

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