La demande d'interdiction, la seconde à échouer après celle de 2003, avait été présentée par la Chambre haute du Parlement, le Bundesrat, en 2013. Elle intervenait après la découverte d'une série de meurtres racistes commis par trois militants néo-nazis d'un groupuscule proche du NPD.
La Cour a certes estimé que le NPD avait des objectifs anticonstitutionnels. "Mais il n'y a actuellement pas d'éléments concrets de poids laissant penser que l'action puisse être couronnée de succès", a indiqué son président.
6000 membres
Du fait de sa faible audience (6000 membres), le NPD ne représente pas une menace pour les fondements de la république, selon les juges. Pour ceux-ci, le comportement de ses militants, certains violents, "n'en font pas un problème constitutionnel, mais un problème à traiter par la police et la justice".
Le NPD "partage des caractéristiques essentielles" avec la doctrine nazie et "veut déstabiliser et mettre à bas l'ordre libéral-démocratique", avait argumenté le Bundesrat.
afp/boi
Une décision critiquée
Cette décision a suscité l'incompréhension du Comité international Auschwitz qui a dénoncé dans un communiqué une "journée tragique pour la démocratie" et l'"aveuglement" de la cour.
Les juges ont envoyé "un signal désastreux à l'Europe où les populistes de droite et les extrémistes de droite ont trouvé des points de concordance et essayent sans cesse de transformer les peurs et l'insécurité des gens en haine et en agression".
Le NPD dépassé par l'Afd
Fondé en 1964, le NPD est considéré par l'essentiel de la classe politique allemande comme un réceptacle pour des groupuscules néo-nazis tentés par la violence antisémite et xénophobe.
Le NPD est cependant en perte d'audience, crédité dans les sondages nationaux de seulement 1% des intentions de vote. Aujourd'hui, le mouvement ne compte plus qu'un siège significatif, un député européen élu en 2014, Udo Voigt.
A l'inverse, un nouveau parti, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), s'est imposé à droite en tenant un discours anti-islam et anti-immigration sans partager le sulfureux passé du NPD.
Cette formation, qui navigue entre 10 et 15% des intentions de vote, convainc une part croissante de l'opinion, notamment depuis l'ouverture du pays aux migrants en 2015.