A quelques heures du serment sur la Bible du 45e président des Etats-Unis, son conseiller pour la politique étrangère, Walid Phares, a accordé une interview à "Tout un monde" vendredi. Il revient sur des propos controversés de Donald Trump à l'égard des alliés traditionnels des Etats-Unis, de l'OTAN ou de la Chine.
"L'opposition a décrit les propos de Monsieur Trump comme étant un grand changement de la politique américaine. Mais dans le camp Trump, on considère que c'est la politique d'Obama qui représentait un grand changement dans la politique américaine traditionnelle", souligne Walid Phares.
Selon lui, la perception du discours de Donald Trump est affectée par le fait qu'il "monte de -50 degrés à zéro". Car pour lui, "la vraie critique que nous adressent nos alliés et amis, que ce soit en Europe, dans le Golfe ou au Proche-Orient, c'est que nous ne sommes pas assez musclés. Le président Obama s'est retiré d'un peu partout, il a fait beaucoup de concessions", déplore-t-il.
Pas d'isolationnisme
Que le président des Etats-Unis montre ses muscles face à la Chine pour que celle-ci cesse son ingérence dans les questions de cyberespionnage est tout à fait normal, estime le conseiller, qui précise qu'après ces déclarations, le président va se réunir avec les leaders chinois. Malgré des menaces de taxes douanières, "Donald Trump ne ne va pas être isolationniste", rassure Walid Phares, rappelant l'exemple du Mexique, lorsque le milliardaire, alors en campagne, s'est rendu chez son voisin au lendemain de critiques du gouvernement d'Enrique Nieto. "Il vient du secteur privé. Et dans le business, il n'y a pas de cassure finale, ou idéologique. Il y a bien sûr un discours qui est fort, puis des négociations."
Donald Trump vient du secteur privé. Et dans le business, il n'y a pas de cassure finale.
L'imprévisibilité de Donald Trump ne serait donc qu'une stratégie diplomatique? "Les Etats-Unis vont rester un pays démocratique et pluraliste, et ils n'abandonneront pas leurs alliés. Là, il n'y a pas d'imprévu possible", répond W alid Phares. Quant à la stratégie choisie pour le faire, à savoir si Donald Trump doit ou non se rapprocher de Vladimir Poutine, "il veut prendre sa décision de façon discrétionnaire", précise son conseiller.
Un autre exemple de choix stratégiques que le nouveau président devra faire est la question de former une alliance d'Etats arabes modérés pour briser l'étau du groupe Etat islamique. Mais "il ne veut pas être emprisonné dans une boîte, à cause d'un débat académique. Il veut être libre de prendre des décisions, tout en s'attachant aux valeurs internationales, occidentales, et américaines" assure Walid Phares.
Patrick Chaboudez, envoyé spécial à Washington/fme