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John Kerry quitte la diplomatie américaine sans passer le témoin

John Kerry fait ses adieux aux employés du Département d'Etat après son discours de départ le jeudi 19 janvier 2017. [Reuters - Joshua Roberts]
John Kerry fait ses adieux aux employés du Département d'Etat après son discours de départ le jeudi 19 janvier 2017. - [Reuters - Joshua Roberts]
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a quitté jeudi soir le département d'Etat après quatre ans de mandat. Mais il n'a pas passé le relais à son successeur nommé, l'ancien patron d'ExxonMobil Rex Tillerson.

Le porte-parole de la diplomatie américaine a indiqué que John Kerry n'avait "pas rencontré" Rex Tillerson pour des raisons d'"agenda" mais qu'il restait à sa disposition pour le voir ou lui parler.

L'ancien PDG du groupe pétrolier ExxonMobil a été nommé secrétaire d'Etat mi-décembre par le président élu Donald Trump, qui doit être investi vendredi. Sa nomination doit être confirmée par le Sénat. Dans l'attente, c'est le numéro 3 du département d'Etat, son directeur politique Thomas Shannon, qui assure l'intérim.

John Kerry s'est dit "triste" de partir mais "optimiste" sur la poursuite de la politique étrangère qu'il a défendue.

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Succès et échecs

John Kerry, 73 ans, a rappelé ses succès: l'accord sur le nucléaire iranien, celui sur le climat, la coalition contre les groupes djihadistes en Syrie et en Irak, l'ouverture vers Cuba ou l'accord de paix en Colombie.

Il a néanmoins passé sous silence ses échecs: sa médiation ratée dans le conflit israélo-palestinien et son incapacité à imposer une solution diplomatique et politique en Syrie. John Kerry, qui avait milité en coulisses pour une approche plus ferme sur la Syrie, avait confié il y a quelques jours qu'il se sentait "profondément frustré" par l'impuissance des Etats-Unis à arrêter la guerre.

Sur Twitter, le secrétaire d'Etat sur le départ a remercié ses collaborateurs.

John Kerry a également dit sa fierté d'avoir pu servir son pays.

ats/cab

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Il s'en va en tout cas sur un record: 128 déplacements en quatre ans (596 jours passés en voyage), 91 pays visités, plus de 2,2 millions de kilomètres parcourus durant 3000 heures à bord d'un vieux Boeing 757 de l'Air Force.

John Kerry n'a pas dit ce qu'il ferait après 50 ans d'une carrière qui l'a mené de la guerre du Vietnam aux bancs du Sénat, avant d'être candidat à la présidentielle en 2004 et secrétaire d'Etat. On lui prête des projets sur le climat.

Il a remercié le président sortant Barack Obama pour la grande "latitude" qu'il lui a laissée sur la mise en musique des choix présidentiels en politique étrangère.
Et dans une allusion très critique à Donald Trump qui sera investi vendredi, il a prévenu: "Tous les démagogues qui disent que nous sommes en déclin ont tort".