Le président turc estime que cette réforme, qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu'à au moins 2029, est nécessaire pour garantir la stabilité à la tête de la Turquie, confrontée à une vague sans précédent d'attentats et des difficultés économiques.
Mais le texte suscite l'inquiétude d'opposants et d'ONG qui accusent le chef de l'Etat turc de dérive autoritaire, notamment depuis la tentative de putsch de juillet qui a été suivie de purges d'une ampleur inédite.
18 articles
La réforme constitutionnelle, composée de 18 articles, permettrait notamment au président de nommer et révoquer les ministres, promulguer des décrets et déclarer l'état d'urgence.
"Notre nation prononcera le dernier mot sur ce sujet. Elle donnera la décision finale", a affirmé le Premier ministre Binali Yildirim, à l'issue du scrutin. "Que personne n'en doute, notre nation prendra (...) la plus juste des décisions", a-t-il ajouté.
>> Lire : Pouvoirs du président turc renforcés en première lecture au Parlement
afp/gchi
Nez cassé et handicapée projetée au sol
L'examen du texte au Parlement a déchaîné les passions et donné lieu à des rixes d'une rare violence à l'hémicycle, où un député a eu le nez cassé et une élue handicapée a été projetée au sol.
Dans ce contexte de polarisation politique, qui s'ajoute à un climat sécuritaire dégradé, la campagne pour le référendum s'annonce particulièrement tendue.
Une présidence jusqu'en 2029?
Aux termes de la réforme constitutionnelle, le président pourra être élu deux fois pour cinq ans, et se représenter une nouvelle fois si des élections législatives sont convoquées pendant son second mandat.
Si le compteur de Erdogan, élu en 2014 à la présidence après 12 ans à la tête du gouvernement, est remis à zéro avec cette réforme, ce qui n'est pas clairement établi, il pourrait donc rester au pouvoir jusqu'à au moins 2029, le prochain scrutin étant fixé à novembre 2019.
Avec cette réforme, la fonction de Premier ministre disparaîtrait, au profit d'un ou plusieurs vice-présidents. Le président pourra également dissoudre le Parlement et intervenir dans le domaine judiciaire.