"François Hollande veut tenir la plus mauvaise de ses promesses", écrivait il y a encore quelques jours L’Humanité. Le quotidien proche des syndicats commentait alors ce qui ressemblait clairement à une convocation, début janvier, du patron d’Electricité de France à l’Elysée.
L'objectif était que le conseil d’administration donne son feu vert à l’arrêt de la centrale située à quelques kilomètres de la frontière bâloise.
Employés en grève depuis lundi
Mais pour les employés, qui se sont mis en en grève lundi, il s'agirait d'une hérésie. "Une centrale comme Fessenheim rapporte environ 400 millions d'euros par an, c'est 2000 salariés directs et indirects" rappelle Jean-Luc Cardoso, délégué syndical à la CGT et membre du comité d'entreprise. "Les administrateurs (…) ont à prendre leurs responsabilités en votant dans le bon sens pour l'intérêt de l'entreprise, du service public et de la Nation."
Les antinucléaires de la région, eux, émettent quelques doutes sur la décision que prendront les administrateurs. "Certains affirment que les représentants de l'Etat s'abstiendraient. Mais l'Etat est actionnaire à plus de 85%, on ne peut pas imaginer qu'un actionnaire principal n'ait pas son mot à dire", relève le porte-parole du mouvement Stop Fessenheim André Hatz. "C'est la méthode Coué pour essayer de nous faire croire que la centrale ne fermera pas."
Possible report de la décision?
Le Conseil d’administration d’EDF doit rendre sa décision dans la journée de mardi. Il peut accepter les 446 millions d’euros d’indemnisation proposés par l’Etat pour une fermeture fin 2018, mais il peut aussi la refuser.
Un non serait synonyme d’humiliation pour François Hollande, qui serait tout aussi perdant en cas de troisième option: celle de repousser la prise de décision après les élections présidentielles.
Gaël Klein/oang