La France s'attendait à un "match de boxe", un "clash" ou "un pugilat", au vu des attaques qui ont plu sur la campagne de la primaire socialiste depuis le premier tour de dimanche dernier. Au final, la confrontation entre Manuel Valls et Benoît Hamon "a presque été cordiale, en tout cas calme et sans agressivité", écrit Le Monde sur son site internet jeudi.
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Voulant se montrer rassembleur, l'ancien Premier ministre, arrivé deuxième au premier tour, "a semblé ne pas vouloir remonter son retard sur Benoît Hamon", ajoute le quotidien. Manuel Valls a critiqué le programme de son adversaire tout au long du débat, mais n'a fait que cela. "Résultat, Benoît Hamon a rarement été en difficulté durant les deux heures d’antenne."
A l'image des précédents débats, "c'est autour des propositions de Hamon que se sont déroulées la plupart des thématiques", note Libération. Revenu universel, perturbateurs endocriniens et fin de l'état d'urgence figurent parmi les points forts.
La "punchline" de Valls qui "a fait mouche"
Plus apaisé d'apparence, Manuel Valls avait soigneusement préparé ses reparties, souligne le journal à la sensibilité de gauche. Moment-clé de ses interventions, la "punchline" "Je veux être le candidat de la fiche de paie" a fait mouche, écrit de son côté le Huffington Post.
Avec cette réplique, le challenger a recyclé le slogan de son ancien rival Arnaud Montebourg, pourtant rallié à Benoît Hamon. "Manuel Valls ne désespère pas de récupérer une partie de l'électorat" du candidat malheureux du premier tour de la primaire, analyse le site d'informations.
Les deux candidats auront évité le "clash"... jusqu'à l'accroc final, remarque Le Figaro. L'échange qui a clos le débat s'est avéré le plus crispé, Manuel Valls attaquant le favori, frondeur parmi les socialistes:
Alors que l'ancien Premier ministre représente François Hollande aux yeux des électeurs, Benoît Hamon "vend du rêve", conclut le quotidien à la ligne de droite. "Voilà les deux gauches irréconciliables."
Tamara Muncanovic
Snowden, l'invité surprise du débat
On ne l'attendait pas sur ce terrain-là. Le lanceur d'alerte Edward Snowden, réfugié en Russie, a suivi de près le débat de la primaire sur les réseaux sociaux. L'Américain a retweeté plusieurs publications soulignant l'aisance de Benoît Hamon dans les échanges. Interpellé sur Twitter par une journaliste, Edward Snowden a rappelé - en français! - qu'il avait vécu à Genève, ville francophone:
N'oubliez pas que j'ai vécu dans une ville francophone pendant des années. [Genève] https://t.co/UIKXx7orMr
— Edward Snowden (@Snowden) 25 janvier 2017
Pour rappel, Benoît Hamon soutient l'idée d'accorder l'asile politique en France à l'ancien consultant de la NSA, contrairement à Manuel Valls. L'histoire ne dit pas si c'est cet argument qui a convaincu Edward Snowden.