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La justice bernoise demande la mise en détention d'un ex-ministre gambien

L'ex-ministre gambien Ousman Sanko.
Un ex-ministre gambien demande l'asile en Suisse
La justice bernoise a demandé vendredi la mise en détention préventive de l'ancien ministre gambien de l'Intérieur Ousman Sonko qui fait l'objet d'une enquête pour soupçons de crimes contre l'humanité.

Le Ministère public Jura bernois-Seeland a justifié cette requête en invoquant à la fois le danger de collusion et le risque de fuite de cet homme, a précisé le chargé d'information du Ministère public Christof Scheurer. Le Ministère public considère que les éléments à charge contre Ousman Sonko sont suffisants.

C'est sur la base de ces soupçons que la justice a ouvert jeudi une enquête pour crimes contre l'humanité contre celui que les ONG présentent comme une figure clé du régime répressif de la Gambie avant le départ du président Yahya Jammeh. Ousman Sonko aurait ordonné des assassinats d'opposants, selon elles.

Interpellation jeudi

La justice bernoise avait ordonné jeudi l'arrestation d'Ousman Sonko. L'ex-ministre avait déposé une demande d'asile en Suisse depuis deux mois, après avoir fui son pays.

>> Lire : Un ex-ministre gambien dans un centre suisse de transit pour réfugiés

L'opération de police s'est déroulée dans la région de Berne, où Ousman Sonko a déposé une demande d'asile en novembre dernier, soit près de deux mois après avoir été limogé de son poste de ministre qu'il occupait depuis 2006. En septembre dernier, Ousman Sonko avait également tenté d'obtenir l'asile en Suède, quelques jours après son limogeage.

Dénonciation pénale de Trial International

Son interpellation en Suisse fait suite à une "dénonciation pénale" déposée par l'organisation non gouvernementale Trial International, basée à Genève et luttant contre l'impunité dans le monde.

"En tant que responsable des lieux de détentions, Ousman Sonko ne pouvait ignorer les tortures qui s'y pratiquaient à grande échelle contre les dissidents politiques, journalistes et défenseurs des droits humains", a déclaré Bénédict de Moerloose, responsable du Département Droit pénal et enquêtes de l'ONG.

>> Les précisions de Deborah Sohlbank :

Capture du site Trial International. [trialinternational.org]trialinternational.org
La Suisse devra enquêter sur l'ex-ministre gambien de l'Intérieur / Le Journal du matin / 1 min. / le 26 janvier 2017

afp/ebz/jgal

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Fin d'un régime autoritaire

La Gambie, petit pays anglophone totalement enclavé dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade côtière prisée des touristes, a été dirigée d'une main de fer pendant 22 ans par Yahya Jammeh, un ancien militaire.

Son régime a été accusé par des ONG et le département d'Etat américain de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, accusations qu'il a rejetées régulièrement.

Yahya Jammeh s'est réfugié en Guinée équatoriale après l'intervention de la force de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest.
La Gambie est désormais gouvernée par le vainqueur de l'élection présidentielle de décembre, Adama Barrow.