Il s'agit de reproduire en partie les accords mis en place par l'Union européenne (UE) avec la Turquie, la Jordanie et le Liban, qui accueillent plusieurs millions de réfugiés syriens dans des camps installés sur leur territoire. Après l'accord conclu par l'UE avec Ankara en mars 2016, les arrivées de migrants en provenance de Grèce via la Turquie ont fortement baissé.
Depuis la fermeture de cette route, qui se prolongeait par les Balkans, la traversée de la Méditerranée entre la Libye et l'Italie est la principale voie d'entrée des migrants dans l'UE. Mais l'UE veut couper cet accès également et ne plus admettre que les personnes relevant du statut de réfugiés.
Or, la plupart de ceux qui empruntent la route Libye-Italie sont considérés comme des migrants économiques sans aucune chance de se voir accorder le droit d'asile dans l'UE.
En lieu sûr, mais pas en Europe
Pour dissuader les départs, l'Union européenne a déployé une mission navale en Méditerranée et a un programme de formation des garde-côtes libyens. Elle veut maintenant aller plus loin et renvoyer chez eux les migrants récupérés en mer.
"L'idée est de les envoyer dans un lieu sûr, sans les amener en Europe", a déclaré le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, à son arrivée dans la capitale maltaise.
"Il faut sauver les gens emmenés par les passeurs, les placer en lieu sûr", a-t-il ajouté. "Et ensuite, à partir de ce lieu sûr hors d'Europe, on ne fera entrer en Europe que ceux qui ont besoin de protection".
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Des camps gérés par des organisations humanitaires
Les camps en Libye, ou dans les pays voisins, seraient gérés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ou l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ces deux organisations internationales enregistreraient les migrants et s'assureraient que ceux n'ayant aucune chance d'obtenir l'asile soient renvoyés dans leur pays.
A cause de l'absence d'Etat en Libye après la chute de Mouammar Kadhafi, refouler des gens en Libye risque d'être déclaré comme une pratique contraire au droit international, qui interdit de renvoyer des personnes dans un lieu où leur vie est susceptible d'être en danger.
C'est pourquoi l'UE a besoin du HCR et de l'OIM pour gérer des sites qui pourront être considérés comme respectueux des normes humanitaires internationales.