François Fillon a nié tout emploi fictif de son épouse Penelope, en tant qu'assistante parlementaire. Le candidat de la droite et favori de la présidentielle française a affirmé qu'elle travaillait avec lui "depuis toujours". "Le travail de ma femme est réel, je m'en expliquerai face à la justice", a-t-il souligné.
"Elle a corrigé mes discours, elle a reçu d'innombrables personnes que je ne pouvais pas voir, elle m'a représenté dans des manifestations, dans des associations, elle me faisait la synthèse de la presse, et surtout elle me faisait remonter les demandes des gens", a-t-il énuméré.
Le candidat conservateur a dénoncé dans la foulée "le caractère abject" de ces accusations qui "consistent à attaquer (sa) femme pour (l)'atteindre", à trois mois de l'élection présidentielle, alors qu'il est actuellement au coude à coude dans les sondages avec la candidate d'extrême droite Marine Le Pen.
Deux de ses enfants aussi
François Fillon a par ailleurs révélé sur le plateau de TF1 que deux de ses enfants, avocats de profession, avaient également travaillé pour lui lorsqu'il était sénateur de la Sarthe mais qu'il n'employait plus aucun membre de sa famille depuis 2013.
Le candidat des Républicains à la présidentielle a en outre prévenu qu'il portera plainte contre les journaux qui affirment que sa femme a eu un emploi fictif. Interrogé sur le fait que le travail de son épouse n'aurait pas laissé beaucoup de trace, François Fillon répond: "Les enquêtes de votre reportage sont biaisées: je vois qu'on interroge mon adversaire du front de gauche, qui s'oppose à moi depuis 35 ans".
500'000 euros pour huit ans de travail
Selon le Canard enchaîné, Penelope Fillon, qui a toujours revendiqué distance et discrétion dans la carrière politique de son mari, a été rémunérée huit ans comme attachée parlementaire par François Fillon puis son suppléant à l'Assemblée nationale, et pendant vingt mois par La Revue des deux mondes.
L'hebdomadaire satirique dit n'avoir guère trouvé trace de ses activités qui lui auraient rapporté plus de 500'000 euros brut et cite des témoins mettant en doute leur réalité.
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reuters/ebz/fme
Documents fournis à la justice financière
Plus tôt jeudi, un avocat de François Fillon s'était rendu au Parquet national financier pour fournir des éléments visant à prouver que l'épouse du candidat de droite à la présidentielle a bien travaillé à son service.
Me Antonin Lévy, qui en est ressorti au bout d'une trentaine de minutes, s'est alors déclaré "très confiant" sur l'issue de l'enquête visant l'ex-Premier ministre français.
Le Parquet national financier (PNF) a ordonné mercredi une enquête préliminaire après la parution d'un article du Canard enchaîné faisant état de possibles emplois fictifs de Penelope Fillon en tant qu'attachée parlementaire de son mari puis de son suppléant et de collaboratrice au sein d'une revue.
François Fillon accuse le Parquet d'excès de zèle
Dans un communiqué, François Fillon a parlé d'une "décision particulièrement rapide" à propos de la procédure lancée par le PNF, un argument relayé largement par ses proches dénonçant une "manoeuvre politique" à l'approche de la présidentielle.
Mais selon la source proche du dossier, le PNF dément "faire preuve d'une particulière célérité", soulignant sa jurisprudence relativement constante dans ce domaine.
Des enquêtes ont été ouvertes dès le lendemain de la publication des Panama Pepers, la fuite de documents détaillant des informations sur plus de 214'000 sociétés offshore, ou les révélations du "Football Leaks" sur le monde du ballon rond, souligne-t-elle.