Deux hommes aux visages masqués se sont introduits dans l'enceinte du bâtiment vers 19h15 (heure locale, lundi 02h15 en Suisse) et ont ouvert le feu, ont raconté des témoins sur les télévisions.
Un autre témoin a dit à Reuters avoir vu jusqu'à trois agresseurs tirer sur une quarantaine de personnes rassemblées à l'intérieur du centre culturel islamique du quartier de Sainte-Foy.
Plusieurs blessés graves
"On a six décès confirmés, des gens âgés entre 35 et 70 ans", a dit à la presse une porte-parole de la Sûreté du Québec.
Parmi les huit blessés, cinq sont hospitalisés en unité de soins intensifs, dont trois avec un pronostic vital engagé, a dit lundi une porte-parole de l'hôpital universitaire de Québec.
Une douzaine d'autres personnes ont reçu des soins pour des blessures superficielles. Un important dispositif policier s'est rapidement mis en place aux alentours. Les premiers blessés ont été soignés dans des ambulances sur place.
Deux suspects interpellés
Les deux suspects ont été interpellés et placés en détention. Un des deux auteurs présumés a appelé la police pour se rendre, a indiqué lundi Denis Turcotte, inspecteur de la police de Québec.
Le jeune homme, "fin de vingtaine, début trentaine" a appelé le numéro d'urgence dimanche vers 20h10 locale, soit 15 minutes après le signalement de la fusillade, a-t-il expliqué. Le premier suspect avait déjà été arrêté, et au téléphone, le second a signalé le lieu où il se trouvait à la disposition de la police. Les enquêteurs ont refusé de donner des détails sur l'identité et les motivations des auteurs présumés.
Le superintendant Martin Plante, de la police montée royale canadienne, a déclaré que les deux hommes n'étaient pas connus des services de police.
agences/ebz/tmun
"Attentat terroriste" condamné par Justin Trudeau
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a condamné un "attentat terroriste dirigé contre des musulmans". "La diversité est notre force et, en tant que Canadiens, la tolérance religieuse est une valeur qui nous est chère", a-t-il poursuivi.
"Les musulmans canadiens constituent un élément important de notre tissu national, et des gestes insensés comme celui-là n'ont pas leur place dans nos communautés, nos villes et notre pays", a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement de la province francophone Philippe Couillard a également condamné cette attaque. "Le Québec rejette catégoriquement cette violence barbare. Unissons-nous contre la violence et solidarité avec les Québécois de confession musulmane", a-t-il écrit sur Twitter. "Je condamne ce geste insensé", a aussi déclaré le maire de Québec Régis Labeaume.
Des groupes d'extrême-droite se distancient de l'attaque
Des groupuscules nationalistes québécois ont tenu lundi à se dissocier des deux individus qui ont tué la veille six personnes dans une mosquée de Québec. Ils refusent l'étiquette d'extrême droite.
"La violence n'est pas notre solution", a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi la Fédération des Québécois de souche (FQS). Un groupe qui s'affiche comme "nationaliste". "Face à l'islamisation, arrêt complet de l'immigration", placarde sur ses affiches ce mouvement qui affirme ne pas être "extrémiste".
Atalante Québec, un autre mouvement qui prône "la renaissance identitaire au Québec", a repris le même communiqué que la FQS en assurant en partager "à 100% le message". Sans connaître à ce stade les résultats de l'enquête, la FQS et Atalante Québec ont "dénoncé fermement" un tel acte que seules "des personnes profondément dérangées" peuvent perpétrer.