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Et si François Fillon devait renoncer... Des plans B commencent à émerger

Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et François Baroin, ici avec Nadine Morano. [afp - Bertrand Guay]
François Fillon peut-il rester candidat à la présidentielle? / Le 12h30 / 2 min. / le 1 février 2017
En net recul dans les sondages, François Fillon se dit toujours confiant et son parti lui assure une fidélité sans faille. Mais en coulisses, on commence à évoquer un plan B. Et les noms de domaine baroin2017, wauquiez2017 et bertrand2017 ont été déposés...

Le Canard enchaîné a chiffré mardi à plus de 900'000 euros les salaires perçus par Penelope Fillon comme assistante parlementaire et collaboratrice d'une revue littéraire. Mais le candidat de la droite à la présidentielle reste sur la même ligne de défense, se disant victime d'une "calomnie très professionnelle". Mercredi, il a même parlé d'un "coup d'Etat institutionnel de la gauche".

>> Lire aussi : François Fillon dénonce un "coup d'Etat institutionnel" de la gauche

Mais François Fillon a dans le même temps été entendu par la justice, son bureau à l'Assemblée nationale a été perquisitionné et les enquêteurs cherchent à déterminer s'il est question d'emploi fictif. Du coup, celui qui a été désigné triomphalement comme candidat par Les Républicains (LR) le 27 novembre est fragilisé comme jamais, avec un sondage pour la première fois défavorable (voir ci-dessous). Et tous les médias de se demander s'il est possible que l'ancien Premier ministre finisse par jeter l'éponge, ce qu'il a dit qu'il ferait seulement en cas de mise en examen.

Pas de plan B officiellement, mais en coulisses...

Pour l'heure, la consigne du parti est claire: on ne parle pas de plan B. Sur Europe 1, le maire de Tourcoing Gérald Darmanin, soutien de Nicolas Sarkozy, assure qu'il n'y a "pas de plan A, pas de plan B, il y a un plan F comme Fillon". Le secrétaire général du parti Bernard Accoyer a certes reconnu un "malaise" sur Radio classique, mais il a assuré que Fillon était le seul candidat possible.

Mais hors caméra des voix se font entendre, on émet des doutes, on cherche des solutions. La plupart des médias français relaient des indiscrétions ce lundi. "Je ne vois pas comment il pourrait s'en sortir", a confié un élu LR à franceinfo, "c'est fini", ajoute un autre, "il est très mal barré", conclut un troisième. Tous restent anonymes.

D'autres sont plus explicites, à l'image du député du Rhône Georges Fenech, pour qui "le résultat des primaires est aujourd'hui caduc" et la candidature de Fillon "très, très compromise". Sur franceinfo, Arlette Grosskot, députée à l'Assemblée nationale, juge néanmoins que défendre à tout prix François Fillon ne permettra pas de lever "tous doutes et problématiques". Et voilà que le hashtag #PlanB a commencé à fourmiller sur Twitter.

Baroin2017, Wauquiez2017 et Bertrand2017

Au final, de nombreux noms circulent déjà dans les médias du jour: Alain Juppé, en tant que deuxième de la primaire, Bernard Accoyer, en tant que secrétaire général du parti, Bruno Le Maire, vu la renommée acquise durant la primaire, ou même Nicolas Sarkozy, parce qu'il ne faut jamais l'enterrer. L'ancien ministre de droite Luc Ferry a même lancé une série de tweets pour assurer que le maire de Bordeaux est la seule solution possible.

Mais les noms de ceux qui ont participé à la primaire ne sont pas ceux qui apparaissent le plus mercredi. "Baroin, Bertrand, les deux plans B'", titre ainsi Le Parisien. A franceinfo, on annonce que les noms de domaine Baroin2017, Wauquiez2017 et Bertrand2017 ont été déposés cette semaine, certes certainement pas par les intéressés, mais peut-être par des proches ou pour faire une blague.

Reste que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez et son homologue des Hauts-de-France Xavier Bertrand auraient des ambitions, certes cachées, selon des élus restant anonymes. Quant à l'ex-ministre de l'Economie François Baroin, la presse le verrait aussi bien dans la course après qu'il a apporté un soutien appuyé à François Fillon dimanche dernier. "Il y a un plan B, comme Baroin", a confié un élu à France 2, alors que l'intéressé n'a pas fait de commentaires lors de la réunion du parti lundi.

Quelles solutions en cas de retrait?

Au final toutefois, le seul qui doit trancher dans cet imbroglio délicat, c'est François Fillon lui-même, car c'est lui qui a gagné la primaire et qui est donc la haute autorité du parti. S'il était au final forcé d'abandonner la course, le parti se retrouverait face à deux choix: premièrement, il pourrait organiser une nouvelle primaire, ce qui semble très compliqué au vu des délais avant le dépôt des parrainages fixé au 17 mars. Deuxièmement, il pourrait désigner directement un nouveau candidat via la Commission nationale d'investiture.

Dans tous les cas, plus les Républicains attendent, plus ils prennent des risques: d'une part celui de ternir l'image du parti en maintenant un candidat sous le feu des critiques ou d'autre part de lancer un autre nouveau candidat trop tard pour recevoir un vrai soutien populaire.

Et certains commencent déjà à imaginer un deuxième tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, sans les deux grands partis traditionnels que sont les socialistes et les Républicains.

Frédéric Boillat

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Fillon en nette baisse dans les sondages

Les intentions de vote en faveur de François Fillon s'effondrent en raison du Penelope Gate et le candidat de la droite serait éliminé du second tour de la présidentielle tant par Marine Le Pen que par Emmanuel Macron, selon un sondage Elabe pour Les Echos et Radio Classique. L'ancien Premier ministre ne récolte désormais plus que de 19 à 20% des voix, soit de 5 à 6 points de moins qu'en janvier.

Marine Le Pen est donnée en hausse de 3 points par rapport à janvier, avec 26% à 27% des intentions de vote, devant Emmanuel Macron, qui récolterait de 22% à 23% des suffrages.

Le socialiste Benoît Hamon enregistre un bond de 10 à 11 points par rapport à début janvier, à 16-17%, devançant largement le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (10%, en baisse de 3 à 4,5 points).

Marine Le Pen serait perdante dans tous les cas au 2e tour. Elle est créditée respectivement de 35% des voix contre Emmanuel Macron (65%) et de 41% contre François Fillon (59%).

Ce sondage a été effectué sur internet les 30 et 31 janvier 2017 auprès d'un échantillon de 1053 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (reuters).

Macron refuse de cibler Fillon

Emmanuel Macron, qui talonne François Fillon dans les sondages, a déclaré mercredi sur France Inter qu'il refusait de participer à l'"hallali" dont est la cible le candidat de droite. Il a aussi égrené des mesures économiques pour "tordre l'idée" qu'il n'a "pas de programme".

"Il ne faut pas parler de calomnie, de complot", a déclaré l'ancien ministre de l'Economie, dans une allusion à la ligne de défense de son adversaire. "La transparence fait partie de notre vie démocratique."

"François Fillon doit pouvoir s'expliquer devant les Français sur ce qui relève de ce débat démocratique et ce qui relève des questions plutôt morales ou éthiques. Et il doit être entendu par les juges sur ce qui relève du judiciaire." (ats)