"Nous avons adopté ce texte pour mettre la législation en accord avec des décisions de la Cour constitutionnelle", a affirmé le ministre de la Justice Florin Iordache. Ce décret entrera en vigueur dès sa publication dans le journal officiel, sans passer par le Parlement.
La mesure devrait permettre à plusieurs hommes politiques d'échapper à des poursuites pénales.
"Jour de deuil pour l'Etat de droit"
"C'est un jour de deuil pour l'Etat de droit, qui a reçu un coup dur de la part des adversaires de la justice et de la lutte contre la corruption", a aussitôt réagi le président de centre droit Klaus Iohannis.
Plusieurs milliers de personnes se sont réunies spontanément devant le siège du gouvernement à Bucarest, en scandant "démission" et "voleurs". Les membres du gouvernement ont été bloqués à l'intérieur du bâtiment.
Des protestations ont également eu lieu dans plusieurs autres villes, dont Cluj (nord-ouest), Sibiu (centre), Timisoara (ouest) et Iasi (nord-est), selon les médias.
ats/tmun
Procès contre le chef du PSD
L'exécutif du Premier ministre Sorin Grindeanu, au pouvoir depuis moins d'un mois, avait proposé ce texte il y a dix jours, provoquant une importante vague de protestations dans le pays. Son adoption surprise pourrait renforcer la contestation envers le jeune exécutif.
Le décret dépénalise plusieurs infractions et rend l'abus de pouvoir passible de peines de prison uniquement s'il provoque un préjudice supérieur à 44'000 euros (environ 47'000 francs). Il devrait notamment permettre au chef du Parti social-démocrate (PSD) Liviu Dragnea d'échapper au principal chef d'accusation le visant dans un procès portant sur des emplois fictifs qui s'est ouvert mardi.