A l'époque pourtant, Penelope Fillon avait déjà été salariée comme assistante parlementaire pendant quatre ans. La journaliste Elise Lucet, présentatrice d'"Envoyé spécial", a précisé que ces déclarations étaient tirées d'un entretien filmé par l'hebdomadaire britannique Sunday Telegraph et dont les rushes ont été récupérés.
"On a la certitude qu'elle a été payée pendant quatre ans comme assistante parlementaire de son mari de 1998 à 2002. On sait donc qu'elle a reçu un salaire d'assistante parlementaire de son mari à cette période", a encore dit Elise Lucet.
Défense encore mise à mal?
Ces propos pourraient à nouveau mettre à mal la défense de François Fillon, selon qui Penelope a bien exercé des activités d'attachée parlementaire et de collaboratrice à la Revue des deux mondes et n'a donc pas bénéficié d'emplois fictifs.
Dans un communiqué, son avocat, Pierre Cornut-Gentille, a déploré que des phrases "ainsi isolées à dessein et sorties de leur contexte donnent lieu à une telle exploitation médiatique", alors qu'une enquête judiciaire est en cours
Près d'un millions d'euros
En effet, une enquête a été ouverte sur des salaires versés à Penelope Fillon en tant qu'assistante parlementaire de son mari puis du suppléant de ce dernier, pour un total de plus de 800'000 euros sur une période allant de 1988 à 2013.
Selon Le Parisien, le Parquet National Financier a demandé aux policiers, d’étendre leur travaux à deux des enfants du couple Fillon, Marie et Charles, soupçonnés comme leur mère d’emplois fictifs. Ils ont été employés comme assistants parlementaires alors que leur père était sénateur à partir de septembre 2005.
>> Lire : La défense maladroite des proches de François Fillon
afp/pym
François Fillon poursuit sa campagne
François Fillon a réaffirmé jeudi soir n'avoir rien commis "d'illégal" en rémunérant ses proches, dont son épouse, "la première de mes collaboratrices". Mais il a dit pour la première fois comprendre que les accusations à son encontre "troublent" une partie de l'électorat.
En meeting à Charleville-Mézières, où il a repris sa campagne, le candidat de la droite et du centre à la présidentielle a appelé ses électeurs à l'"aider à résister" à des attaques "mijotées dans les arrière-cuisines des officines", signifiant ainsi à son camp qu'il n'entendait pas renoncer.
Il a rappelé être "un candidat investi et légitimé non seulement par les siens mais par des millions de Français", un message à l'adresse des parlementaires sarkozystes et juppéistes qui réclament ouvertement depuis mercredi une candidature alternative.