A la première place, Marine Le Pen (Front national) récolterait 25% de intentions de vote. Derrière elle, l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron (En Marche!) en engrangerait 21%. Déchu de sa position de favori, François Fillon, lui, n'arriverait que troisième du premier tour de la présidentielle française avec 20% des voix, selon un sondage BVA publié samedi.
Dix jours après le début de l'affaire des présumés emplois fictifs attribués à son épouse et à ses deux enfants, le candidat du parti Les Républicains (LR) doit faire face à la défiance croissante des électeurs.
Deux sondages publiés cette semaine le donnaient déjà en troisième position. Vendredi, François Fillon était même crédité de moins de 20% des votes (18,5%) dans une enquête Ifop-Fiducial. Jusqu'alors pourtant, il avait tenu bon, toujours annoncé au second tour.
Lâché au sein de son propre parti
Avec des appels croissants à se retirer venant de son propre camp, le candidat de la droite est plus que jamais fragilisé. Lui promet de "tenir la ligne". Or, son éventuel retrait est aujourd'hui ouvertement envisagé par des poids lourds et des élus LR.
Samedi matin, le président de la fédération du parti dans les Bouches-du-Rhône, Bruno Gilles, a réclamé son retrait immédiat de la course présidentielle pour "assurer la survie" de la principale formation de droite.
"Il a abusé du système et d'un point de vue moral, les Français ne pourront pas l'accepter. Il a perdu son crédit. Il doit se rendre à l'évidence", s'était pour sa part indigné vendredi le député européen de LR Renaud Muselier.
Le parlementaire de droite Georges Fenech avait encore estimé plus tôt que le résultat de la primaire ayant désigné François Fillon était désormais "caduc".
kg
L'appel de Libération
"Laisse béton": Libération s'est fendu d'un appel on ne peut plus clair en guise de couverture de son édition du week-end. Discrédité sur le terrain même qui faisait sa crédibilité, celui de l'intégrité et de la droiture, "la candidat LR n'est plus en mesure de représenter la droite et encore moins de présider la France", explique la quotidien, marqué à gauche.
Et Laurent Joffrin de préciser dans son éditorial: "Aucune joie mauvaise dans ce diagnostic, aucune vindicte orientée. Plutôt un accablement, une mélancolie, une tristesse démocratique. (...) Nous venons de passer près de dix jours à parler de salaires contestés, d'emplois supposés fictifs, de lynchage médiatique et d'officines. Il est temps de revenir à la campagne électorale, la vraie. François Fillon doit partir".
A la une de Libé ce week-end : Fillon, laisse béton https://t.co/JEZd9Ftklu pic.twitter.com/YIFBU2Qv8C
— Libération (@libe) 3 février 2017