Marine Le Pen voit la victoire "à portée de main"
La présidente du Front national (FN) Marine Le Pen s'est présentée dimanche comme la "candidate de la France du peuple" face à "la droite du fric, la gauche du fric", lors de son premier meeting de campagne à Lyon. Quelque 3000 personnes assistaient à cet événement, qui clôturait deux jours d'assises du parti.
Pour elle, les deux récentes surprises électorales que sont la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis et celle des partisans du Brexit sont un "réveil des peuples historique", qui prouve que sa victoire est "à portée de main" en mai.
Elle a notamment promis de lancer un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne si elle était élue présidente.
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Jean-Luc Mélenchon se dédouble
Au même moment et à Lyon également, le candidat du mouvement "La France insoumise" Jean-Luc Mélenchon tenait un meeting "en chair et en os", alors que son double virtuel apparaissait à Aubervilliers, en banlieue parisienne, grâce à un dispositif holographique.
Les organisateurs ont revendiqué plus de 10'000 personnes réparties entre les deux lieux.
Bien qu'il ait choisi la même ville que Marine Le Pen pour marquer son opposition à la candidate du FN, le champion de la gauche de la gauche a réservé l'essentiel de ses flèches à Emmanuel Macron, appelant ses sympathisants à résister aux "champignons hallucinogènes qui poussent dans la jungle politique et la bulle médiatique".
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Benoît Hamon veut "démentir les pronostics"
Benoît Hamon a lui été officiellement investi candidat dimanche, une semaine après sa victoire à la primaire socialiste élargie. Il s'est fendu d'un discours de rassemblement à l'adresse d'une gauche dispersée, devant quelque 2000 militants réunis à Paris.
Il s'est attelé à défendre un projet qui repose sur une politique et non le rassemblement derrière une figure charismatique ou un homme providentiel.
"On les voit les jeunes guépards, les créatures du système qu'une habile manipulation transforme soudain en grands transformateurs", a-t-il ajouté, se référant sans le nommer à son adversaire, l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
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La foule pour Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, que la plupart des sondages donnent qualifié au second tour à la suite des déboires de François Fillon, tenait d'ailleurs son propre meeting, sous la bannière de son mouvement En Marche!, samedi à Lyon. Plus de 16'000 personnes y ont afflué, et près de la moitié est restée dehors, selon les organisateurs.
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L'ancien banquier d'affaires dit ainsi vouloir être le "défenseur du travail" et créer une "véritable sécurité professionnelle universelle". A l'heure du Brexit, l'ancien ministre du gouvernement de François Hollande a également fait acclamer l'Union européenne.
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François Fillon fragilisé par le "Penelopegate"
Parmi les principaux prétendants à l'Elysée, seul François Fillon ne tenait pas de meeting ce week-end. Dix jours après les premières révélations du Canard enchaîné sur les emplois fictifs présumés dont aurait bénéficié sa femme, le candidat de la droite et du centre apparaît plus que jamais fragilisé.
Donné grand favori de la présidentielle il y a peu encore, François Fillon est désormais relégué derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron dans la plupart des enquêtes d'opinion. Et de nombreuses voix, y compris au sein de son parti Les Républicains (LR), se sont élevées pour l'appeler à se retirer de la course.
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Bayrou, qui hésite à se lancer, torpille Fillon
L'attaque la plus sévère contre le candidat de la droite est venue de François Bayrou, qui demande à François Fillon de renoncer à se présenter à la présidentielle. "La justice dira ce qu’il en est quant à l’atteinte au droit. Mais tous les Français savent qu’il y a eu atteinte à la décence", assène le maire de Pau.
"On ne peut pas se présenter avec un programme qui demande des sacrifices à tout le monde, notamment à ceux qui sont en bas de la pyramide (...), et réserver les privilèges à ceux qui sont dans des situations protégées et de pouvoir", ajoute le centriste, qui entretient toujours le suspense sur sa propre candidature.
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jvia