En prononçant ces quelques mots vendredi dernier, le juge Robart a rouvert les frontières des Etats-Unis aux ressortissants des sept pays visés par le texte:
La décision a également eu pour effet, pas excessivement surprenant au demeurant, de susciter l'ire présidentielle sur Twitter:
"L'avis de ce soi-disant juge, qui, fondamentalement, prive notre pays de l'application du droit, est ridicule et sera invalidée!".
La décision de James Robart faisait suite à une action en justice intentée par l'Etat de Washington contre le décret. Le procureur de l'Etat, Bob Ferguson, réagit ici au blocage:
Une cour d'appel de San Francisco, saisie par le département d'Etat, a jugé ce week-end que le décret de Donald Trump était inapplicable en l'état. Elle a ainsi maintenu la décision de James Robart.
Pour sa part, dans une nouvelle volée de tweets au ton de plus en plus excédé, le président a continué à s'en prendre au juge:
"Je ne peux simplement pas croire qu'un juge mette notre pays à ce point en danger. Si quelque chose arrive, ce sera sa faute et celle du système judiciaire. Des gens qui affluent. Mauvais!"
"Le juge ouvre notre pays aux terroristes potentiels et à d'autres qui n'ont pas nos intérêts à coeur. Les mauvaises personnes sont très heureuses!"
Nommé par George W. Bush
James Robart, âgé de 70 ans, a été nommé juge fédéral par George W. Bush en 2003, ce qui devrait lui éviter d'être qualifié d'ultra-gauchiste par les républicains. Décrit comme apolitique par ses proches, le magistrat à l'éternel noeud papillon est néanmoins connu pour avoir défendu bénévolement des réfugiés lorsqu'il était avocat et pour son engagement et son travail de prévention auprès des jeunes "difficiles".
Il a déjà fait parler de lui dans les médias en août 2016, lors d'une audience à Seattle, alors qu'il s'exprimait sur l'usage des armes à feu par la police. James Robart n'a pas hésité à citer le fameux slogan "Black Lives Matter" (Les vies des Noirs comptent):
Pierre-Yves Maspoli